Extrait du journal
votre nom à tous, nous sommes des patriotes et nous voulons devenir de plus en plus dignes de ce nom si beau, quand il est bien compris. Sans passion et sans haine à l’égard de l'étranger, bien plus, avec la claire conscience de ce que les nations se doivent entre elles de justice, de bienveillance et de bons offices, nous ne sommes pas moins fermement résolus à faire tous nos efforts, à consentir tous les sacrifices pour maintenir l’intégrité morale et matérielle de la France, pour la défendre si elle était atteinte dans ses droits. Voilà pourquoi nous nous serrons autour du drapeau national, dans un élan de respectueux mais ardent amour, nous efforçant de préparer au Pays des jeunes hommes à l’âme droite, flère et généreuse, au corps vigoureux, tout dis posés à recevoir, dans les cadres de l’armée nationale, cet achèvement de l’éducation démo cratique, qui en fera des citoyens vraiment complets, c’est-à-dire conscients de leurs de voirs comme de leurs droits, et sachant obéir, en hommes libres, aux lois du Pays, aux insti tutions républicaines. C’est, nous le savons, avec le même esprit que la ville de Troyes et nos chers Camarades troyens reçoivent aujourd’hui le drapeau fé déral, pour le passer, à leur tour, à la ville et aux Camarades d’Angers, qui l’attendent avec une généreuse impatience. Et, nous éprouvons une joie grave et profonde à nous dire qu’ainsi, dans la course indéfiniment prolongée de l’Union des Sociétés de Gymnastique de France, le flambeau du vrai patriotome, loin de s'étein dre, brillera toujours d’un plus vif éclat. M. Marius Boyer répond en ces termes : Monsieur le Ministre, Messieurs et chers Camarades, Au nom du Comité d’organisation de la 34e Fête fédérale, Je reçois des mains du président de l’Union, le drapeau fédéral, dont ClermontFerrand avait, depuis un -an, £a garde. C’est un honneur pour nos sociétés, pour no tre viïle, pour moi-même, d’être dépositaire de cet emblème sur lequel est inscrite la belle devise de l’Union : « Courage ! Patrie I Mora lité ! » ; nous serons ses gardiens jaloux. Nos trois sociétés de gymnastique savent le prix qui doit être attaché à ce dépôt dans un pays comme le nôtre, face à l’Est. Mais, sous peu de Jours, nous devrons nous séparer momentanément de lui ; nous le con fierons à nos camarades du Nord, qui iront re présenter la France aux jeux olympiques do Londres. Les coufleurs de la Patrie flotteront chez nos amis d’Outre-Manche, comme flottent ici celles des diverses nations qui ont répondu à noire appel, c’est-à-dire dans une atmosphère de con corde et de paix. Et, j’ai un pressentiment : nos camarades le conduiront à la victoire, j’en suis certain. Les exercices admirables qu’ils ont exécuté sous nos yeux en sont le sûr garant. Il nous reviendra triomphant, et c’est couvert de ses nouveaux lauriers que. dans un an. à pareille époque, nous nous séparerons de lui avec regret, mais fiers d’avoir accompli vis-à-vis de J’Union, notre devoir, tout notre devoir. M. Cazalet se lève et prononce d’une voix vibrante de patriotisme l’allocution sui vante : Monsieur le Ministre, Devant ce drapeau, emblème sacré de la Patrie ! le guide, l’égide de tout bon Français ! Devant ce drapeau .symbole de la France et de la République, inséparables dans notre es prit aussi bien que dans notre cœur, j’affirme que nous aimerons toujours fidèlement ses glo rieuses trois couleurs. J'affirme que nos gymnastes, bons tireurs, bons marcheurs, sont en même temps des hom mes disciplinés, patients, sobres et pleins d’en train. J’affirme que nous les habituons à Vefforl qui est le levier unique et fécond, afin qu’ils soient vraiment dignes de notre vaillante armée, dont vous êtes, Monsieur le Ministre, le chef aimé et respecté, vous que l’histoire imparti-aie appellera toujours le courageux soldat de la •Vérité, de la JusV.ce et du Droit. (Triple salve (Tapplaudissements. Cris de : Vive Picquart!) Chers Camarades de Clermont-Ferrand, vous avez pendant un an gardé le drapeau de VUnion et lui avez donné un 'lustre nouveau, Je vous remercie devant nos amis de la Belgique, de l’Ecosse, de l’Italie, du Luxembourg et de la Suisse, et je salue en vous le patriotisme débor dant des enfants de la ville du grand ancêtre gaulois, la ville de Vercingétorix. A vous, chers Camarades de Troyes, revient maintenant l’honneur de veiller sur notre dra peau. Je vous le confie sans crainte, car Je suis convaincu que vous aurez à cœur d’imiter tous vos aînés et de -nous rendre, plus glorieux en core, l’an prochain, ce précieux dépôt. Ne l’oublions pas, chers Camarades gymnas tes, ce sont là tes trois couleurs qui symboli sent te France que nous devons chérir par dessus tout. Ainsi que l’a dit le poète : Q te, pour chacun de nous, aujourd’hui si tranquille, Si l’heure vient jamais <.e l’action virile, Où plus d’un trouvera peut-être son tombeau, 1 Le cri de ralliement soit toujours i « Au Drapeau î » Ces discours sont tous salués d’applaudis sements chaleureux. M. le général Picquart se lève et pronon ce te discours suivant : Messieurs, C’est un bon et réconfortant spectacle que tous ces jeunes gens des sociétés de gymnas tique réunis dans une volonté commune d'acorottre leurs forces, de former, leur caractère et de préparer à te France des soldats énergiques. Mais quelle que soit leur persévérance, leurs efforts seraient vains site n'avalent pas tou jours les yeux fixés sur le drapeau, symbole de te Patrie, le symbole de tous les sacrifices que te FVanee sat en droit de demander 4 ses...
À propos
Fondé en 1881, Le Petit Troyen s'est d'abord défini comme un petit quotidien républicain radical. Son propriétaire, l'homme politique Gaston Arbouin, assume la direction politique de la feuille jusqu'à sa mort en 1907. Favorable au régime de Vichy, le journal sera interdit en 1944.
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