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Le Petit Troyen, 11 juin 1886

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Le Petit Troyen
11 juin 1886


Extrait du journal

prouvent ou repoussent les mesures proposées. J’étudie les propositions, je réfléchis, je mé dite; j’écoute les dissussions (auxquelles à L’occasion, je prends part), puis je me pro nonce quand, ma conviction est formée. Et c’est ainsi que j’ai agi dans la question dite de l’expulsion des princes. Ardent républicain, jadis victime de l’Em pire, je veux pour tous les Français l’égalité de droits et de devoirs ; j’ai toujours protesté contre les prescriptions politiquôs, contre les persécutions envers les citoyens, qui souvent étaient dictées par des sentiments de haine ou de vengeances personnelles. Les victimes de Décembre ont, elles aussi, protesté. Et voilà que les anciens proscrits et leurs amis et partisans provoquent des mesures qui sont la copie exacte de celles contre lesquelles ils ont avec raison fulminé et combattu pendant 18 ans ! Que des actes délictueux soient relevés con tre les citoyens qu’on qualifie princes, je serai le premier à demander qu’on les poursuive ; qu’ils attaquent la République et cherchent à la renverser, je ne serai pas au dernier rang pour les combattre. Mais je jne serai jamais partisan de mesures qui les grandissent, qui leur fournissent l’occasion de se poser en vic times et en martyrs; qui leur permettent de conspirer librement à l’étranger, d’organiser des moyens d’attaque contre notre patrie, de provoquer des coalitions contre la France. Je veux qu'ils soient de simples citoyens et trai tés comme tels. Les expulser, c’est les gran dir ; c’est leur dernier une importance, qui constitue un danger pour la République; c’est prouver que la République a peur et qu’elle se sent faible. Non, encore une fois, je ne le veux pas. Pour finir, je citerai ces magnifiques paroles de Louis Blanc, que les expulseurs devraient méditer. La-force des despotes, c’est la violence. La force des monarchies constitutionnelles, c’est la corruption. La force des Républiques, c’est la justice. Oui, la force des Républiques véritables, c’est la justice, et si, dans le cas particulier, on édicte la peine de l’expulsion, il faut, com me corollaire forcé, demander la radiation de la devise républicaine, les mots égalité et liberté. J’attends de votre impartialité l’insertion de cette lettre dans votre journal. Veuillez agréer, monsieur le rédacteur en chef, l’assurance de mon dévouement. Michou. Comme on peut s’en rendre compte, on retrouve dans cette lettre, en faveur des princes d’Orléans, toute la phraséologie qui a traîné dans les journaux dévoués aux pré tendants, M. Michou ne devient vraiment...

À propos

Fondé en 1881, Le Petit Troyen s'est d'abord défini comme un petit quotidien républicain radical. Son propriétaire, l'homme politique Gaston Arbouin, assume la direction politique de la feuille jusqu'à sa mort en 1907. Favorable au régime de Vichy, le journal sera interdit en 1944.

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