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Le Petit Troyen, 18 octobre 1895

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Le Petit Troyen
18 octobre 1895


Extrait du journal

L'ARMÉE COLOMB La victoire de Madagascar a rendu un Ï>eu de calme aux esprits surchauffés par es nouvelles alarmistes qui nous arri vaient depuis six semaines de la grande île africaine. La campagne si pénible que viennent d’accomplir nos braves troupiers a fait réfléchir beaucoup de ceux qui, autrefois, étaient les ennemis acharnés des entre prises coloniales et qui, aujourd’hui,com prennent que dans le grand mouvement colonial qui entraîne toute la vieille Eu rope, la France ne peut rester en arrière et doit, sous peine de déchéance commer ciale et industrielle, organiser ses vastes colonies. Je dis organiser ses colonies et non pas J en chercher d'autres, car nous en avons 1 assez, depuis l’Algérie, la Tunisie, jusqu'au Dahomey, le Sénégal, le Congo, la Cochinchine, le Tonkin et Madagascar. Nous en avons assez, ce qui ne veut pas dire que nous en avons trop. Seulement, renonçant maintenant à toute conquête nouvelle pour de longues, longues années, il nous faut conserver ces colonies nombreuses, capables un jour de contrebalancer l’immense empire des Indes que l’ineptie de Louis XV laissa tomber entre les mains des Anglais. Il faut non seulement les conserver, mais encore les meltie en valeur. La mise en valeur regarde l'initiative individuelle, encouragée par le gouverne ment, et la conservation de ces territoires, leur sécurité sont l’affaire de l’armée. Mais l’armée, telle que nous la possé dons depuis 187V, avec les modifications diverses que nous lui avons fait subir, est faite pour défendre le sol de la France lui-même et pour se tenir prête à toutes les éventualités qui pourraient se pro duire des Vosges aux Pyrénées. Pour les colonies, cela saute aux yeux, et il semble qu'il ne soit besoin d’aucune ' démonstration, tant la chose est claire, ! pour les colonies, il faut une armée colo- ' niale, avec un recrutement spécial, des; constitutions particulières et des chefs choisis tout exprès. Le ministre des colonies vient précisé ment de déposer un projet de loi consti-j tuant cette année coloniale réclamée par tous les esprits positifs et qui sera sûre-, mont voté. Si je suis bien informé, et j’ai quelques raisons de le croire, ce projet n’a pas coûté beaucoup à l’imagination de M. Lbautemps qui ri a eu qu’à prendre ! dans les cartons un travail très complet., préparé autrefois par mon pauvre ami Jamais, pendant son séjour au sous-sc- ' crétariat des colonies. Mais c’est là un point de vue tout à.fait ! négligeable ; le principal, c’est que lepro- ' jet° soit déposé, il lest; et qu’il . soit adopté avec les modifications indispensa-1 blés provoquées par les discussions qui ! vont s’ouvrir. Adopté, il le sera sûre- ' ment. ; , Nous allons créer un outil nouveau ! pour mettre en valeur ces domaines iin- ! merises qui ont été incorporés à la France 1 depuis une vingtaine d'années. *** fie que devra être la nouvelle armée coloniale comme recrutement, nous lais sons aux spécialistes le soin de le décider. 11 est incontestable que les anciens sousoffîcicrs rengagés, les gradés cassés, les éléments de la légion étrangère et les in...

À propos

Fondé en 1881, Le Petit Troyen s'est d'abord défini comme un petit quotidien républicain radical. Son propriétaire, l'homme politique Gaston Arbouin, assume la direction politique de la feuille jusqu'à sa mort en 1907. Favorable au régime de Vichy, le journal sera interdit en 1944.

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