Extrait du journal

Le mot d’ordre parti des loges, il y a vingt-cinq ans, était celui-ci: conquête de la nation par l’Etat, et centralisation de toutes les initiatives privées entre ses mains. V Aujourd’hui, le mot d’ordre est : conquête de la société religieuse sous toutes les formes qu’elle peut revêtir, et sa domination par l’Etat. C’est la dernière entreprise chez nous de ce protestantisme déguisé,que nous avons appelé le gallicanisme ; c’est son dernier coup de filet. f A vrai dire, l’idée est née depuis un siècle. Qu’était, en effet, le Concordat dans l’esprit de Napoléon, sinon le moyen de se constituer à peu de frais, Une sorte de gendarmerie sacrée, une gendarmerie en soutane qui devait marcher de concert avec l’autre, celle qui chausse des bottes, j Selon son expression, « le christianisme,n’est que le mystère de l’ordre social ; sa façon de rattacher au ciel une idée d’égalité empêche le riche d’être massacré par le pauvre. » Mais ce qu’il ne comprend pas, c’est que « à Rome, le sénateur était l’interprète du ciel; en Orient, l’Alcoran est à la fois loi civile et religieuse ; seul le pontificat catholique est séparé du gouvernement civil » sauf dans les pays protestants, où la « direction religieuse est confiée aux mains du Souverain, » . Devant la constatation de ce fait, Napoléon songe à la réunion des deux pouvoirs. Mais l’opinion se dessine trop visiblement contre lui; il renonce à cette prétention. Cependant, ne pouvant altérer la croyance nationale, il méditera le projet < de dominer las choses spirituelles sans les toucher, sans s’en mêler, » et de les faire cadrer à ses vues, à sa politique, mais par Vin fluente des choses temporelles. » ,= Aussi, en vertu du Concordat, évêques et prêtres vont-ils devenir les créatures du Premier Consul ; c’est lui fini les paie, il exigera d’eux des services de fonctionnaires. Bien mieux, il profitera de la première occasion pour dire au Pape : « Votre Sainteté est souverain de Rome, mais j’en suis l’empereur. » ■ Plus tard, il trouvera que, même cola, c’est trop. Il rêvera de faire du pape en administré. Il formulera un décret d’après lequel les dépenses clu SacréCAllège seront déclarées impériales. Le Heartier d^Netre-Bame'êtde i’Ile^aint-...