Extrait du journal

L est remarquable que ni M. Churchill, ni aucun des ministres ,anglais n'aient pol tiquent précisé les buts de guerre de leur pays. Mais on comprend cet embarras. « Notre victoire, disent-ils, sera celle des démocraties ». Alors il faudra tenir compte des aspirations des Gouvernements croupions qui s'éternisent à Londres. Nous imaginons donc un traité obligeant de nouveau les Slovaques et les Tchèques à vivre ensemble, les Croates à s'allier aux Serbes, des Allemands à subir une majorité polonaise ! Nous repensons comme possible un « couloir » en Prusse Orientale, peut-être une Autriche appelée à une vie nouvelle, sûrement, ici et là, quelques découpages de récompense sous le couvert de nationalités suscitées ! Et nous n'oublions pas que d’après le récent pacte signé par M. Churchill, si les Soviets s’arrogent des zones d'influence bien au-delà de leurs frontières européennes, les Anglais se paient largement, sur la France, en bases côtières et territoires coloniaux. Comme achèvement, l'Allemagne « ramenée en ses Etats »... En bref une paix de Versailles aggravée au centuple, de quoi faire sauter l'Europe une troisième fois. Car l'Histoire d'hier et celle qui s’inscrit dans les faits d'aujourd'hui ne permettent pas de voir l’Angleterre autrement que prisonnière de la volonté de dominer. Derrière la façade juridique et puritaine d’un traité, elle a toujours su développer les plus mercantiles ambitions....