Extrait du journal

Mon Cher Directeur, M. Désiré Ferry signalait dernièrement à la Chambre la situation lamentable des Rhénans francophiles qui, depuis l’avènement de M. Herriot, sont abandonnés aux persécutions des autorités prussiennes et qui, pour s’y soustraire, n’ont1 d’autre ressource que de s’expatrier, comme leurs ancêtres le firent en 1848, après que là Prusse de Bismarck eut écrasé les tentatives révolutionnaires sur le Rhin. Il faut avoir vu le pitoyable exode de tous ces Rhénans, dont le seul crime a été d’avoir travaillé pour le compte de la régie franco-belge ou de la M.l.C.U.M. ou d'avoir sympathisé avec les autorités françaises, pour se rendre compte de l’étendue de la responsabilité qui pèse sur les épaules de M. Herriot. Car M. Herriot est responsable de la situation désespérée dans laquelle se débat en Rhénanie tout ce qui, au cours de cinq années d’occupation, s’était insensiblement rapproché de nous ou nous avait prête un appui sans lequel nous ne serions jamais venu à bout de la résistance passive. M. Herriot a sottement abandonné les armes qui lui auraient permis de discuter avec Berlin; malgré les promesses faites, les Rhénans ex-employés de la régie, ont été presque tous licenciés par la Compagnie des chemins de fer du Reich sous les prétextes les plus divers, et l’on s’arrange pour rendre la vie impossible à ceux qui restent encore....