Extrait du journal

» Or, 29 3/4 o/0 agio. » Emard. Il faut décidément plaindre les journaux qui cherchent à se consoler de la défaite des gens du Sud en calomniant le vainqueur. Leurs accusations du lendemain ont juste la valeur de leurs prévisions de la veille. Ces accusations s’évanouissent une à une devant les faits, et nous admirons la confiance des badauds politiques qui, après tant de déceptions, accordent encore quelque attention aux billevesées de la presse absolutise de l’ancien monde. Que n’a-t-on pas dit des façons de procéder de M. Johnson dans l’affaire des conspirateurs confédérés ? Les mêmes feuilles qui s’étaient plu à intervertir auradieusement les rôles, en représentant le successeur d’Abraham Lincoln comme le chef du complot tramé contre celui-ci contre M. Seward, contre Grant, et contre M. Johnson—car l’absurde mène à l’absurde — qui parlaient de l’enterrement mystérieux de Wilkes Bootli, auquel il eût apparemment fallu faire de belles funérailles, qui voyaient dans tous les actes du nouveau président les traces d’une préoccupation inquiète, ont jeté les hauts cris lorsqu’une dépêche est venue annoncer que le procès criminel de Washington se jugeait à huis clos. A les en croire, ce huis clos ne laissait aucun doute sur l’embarras cruel d’Andrew Johnson ; il le compromettait, il était...