Extrait du journal

- Nous avions décidé de ne pas attendre que M. Flandin, par une incroyable audace, se donnât l'a. vantage de l'attaque, et Blum, avec ce beau Gourage tranquille qui, autant que ses admirables qualités "d'intelligence et de coeur, lui assure notre affectueuse admiration, avait voulu prendre lui-même l'initiative des explications nécessaires. La Chambre attendait, dans un frémissement d'impatience. Depuis la veille, à 4 heures de l'après-midi, elle 'siégeait sans désemparer. Quatre cents députés étaient restés dans l'enceinte législative, plus? attentifs à nos attitudes qu'aux travaux parlementaires. -.Vers 7 heures du matin, notre ami Jules Moch gravit les degrés de la tribune pour défendre les conclusions de sou rapport sur l'Aéropostale. Avec une sûreté d'analyse, une force de démonstration, une clarté et une sobriété qui le classent définitivement au nombre des meilleurs « debaters » de la. Chambre, il fit un exposé critique qui ne laissa rien dans l'ombre, et qu'il rattacha, pour conclure, aux plus fermes principes de l'action socialiste. Puis Léon Blum intervint. Simplement, sans rechercher d'effets oratoires, en quelques phrases précises, il somma M. Flandin de produira ses accusations. Mais le minière des finances n'a pas l'habitude d'attaquer en l'ace. Il procède par allusions. Il est cauteleux. Il insinue. Il sous-entend. Lorsqu'on allègue des faits, il répond à côté. Lorsqu'on lui demande dés noms, il se dérobe. Mélodramatique, il dénonce la « dictature du soupçon ». Et contre le socialisme, posant sa candidature à la présidence du Conseil,, il a le Iront de faire appel à tous les républicains....