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Le Progrès de la Côte-d’Or, 3 novembre 1884

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Le Progrès de la Côte-d’Or
3 novembre 1884


Extrait du journal

majorité des électeurs sénatoriaux. La République, en définitive, est le meilleur des gouvernements. Quand on n’est pas content de sa manière de fonctionner, on en donne avis aux mandataires des deux chambres qui, à leur tour, en entretiennent les ministres. Si les réclamations sont pressantes, on en tient compte ; si l’affaire est arrangeoble, elle s’arrange ; si elle ne l'est pas, on vous donne des raisons. Lorsque les choses ne vont pas tout à fait bien, ce n’est pas plus la faute des institutions ré publicaines que ce n’est la faute des institutions communales ; c’est celle des hommes qui tiennent le gouvernail. Supposons maintenant que des royalistes vous abordent, vous mettent le main sur l’épaule et vous disent ceci : « Le commerce ne va pas ; nous avons une recette qui vous sorti rait d’embarras et que nous avons le bonheur de vous communiquer pour rien. Suivez-en bien les dé tails : « Vous n’aurez plus l’ennui de nommer des députés ; autrement dit, vous ne serez plus électeurs, à moins de payer une centaine de francs d’impôts ou d’exercer une profession liberale ; ceux d'entre vous qui pourront acheter des rem plaçants seront dispensés du ser vice militaire; il n’y aura plus d’instruction obligatoire et gra tuite ; on remettra les instituteurs sous l’autorité du clergé ; on ne fera plus de misères aux congréga tions non autorisées ; on ne souf frira plus que les gens se réunis sent et s’associent sans la permissioft du gouvernement...» — Voyons, que répondriez-vous? Vous répondriez qu’il n’est pas besoin d’aller jusqu’au bout de la recette, qu’on y voit clair dès les premiers mots, que vous entendez rester électeurs et que vous ne le seriez bientôt plus si l’on touchait à la République. C’est une grosse vérité qui tombe sous le sens, mais qui échappe aux royalistes. On ne se déshabitue pas plus du suffrage universel que du boire et du manger. Qui a voté votera, parce que le bulletin a du poids dans la balance du candidat et qu’il amène à l’électeur des coups de chapeau dont il est fier. Plus de bulletin, plus d’homme ; on passe à côté de lui sans détourner la tête. II arrive dans le monde toute sorte de petits accrocs ; la qualité d’électeur servira peutêtre à se décrocher. Il ne faut ju rer de rien. Le paysan pauvre, ou dans une situation modeste, pourra donner son vote à des royalistes sous une République, mais ce sera...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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