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Le Progrès de la Côte-d’Or, 4 mars 1888

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Le Progrès de la Côte-d’Or
4 mars 1888


Extrait du journal

| « très avancés » et qui se vantent, qui se font gloire d'être boulangistes. 11 y en a un qui écrivait récemment que | la popularité du général Boulanger est une force dont la République doit profiter, qu elle doit absorber. Pauvre innocent, qui ne voit pas que le jour où le pouvoir civil serait su bordonné à l’élément militaire, où le gou vernement serait aux mains d'un soldat, de ce jour-la la République aurait vécu ! Elle existerait peut-être encore de nom ; de fait, elle serait morte. Supposez qu'aux élections générales. M. ; le général Boulanger soit nommé dans une dizaine de départements, et que dans beau coup d’autres il réunisse un nombre respec table de voix, êtes-vous assuré de ce qui se passerait le lendemain ? Ce que je sais, c'est que nous serions lancés en pleine période révolutionnaire, et que nous ne pourrions nous en tirer, que nous ne pourrions sauver la République qu’en agissant, immédiate ment et avec la dernière énergie. Supposition impossible, me direz-vous. Vous croyez ? Je l’aurais cru aussi avant les élections de dimanche dernier. Mais ces élections ont montré, à ouvrir les yeux des plus aveugles, qu’il existe un courant dont nul ne peut en ce moment mesurer la puis sance. On nous assurait l’année dernière que. dès que le général Boulanger aurait quitté le ministère de la guerre, il ne serait plus question de lui et que sa popularité s’effondrerait. Ça devait être une affaire de quinze jours. On vient de voir ce que valait cette prophétie. On relèverait demain le général Boulanger de son commandement que le résultat serait le môme. Certes, si le gouvernement avait la preuve, s’il pouvait établir sans conteste, devant l’opinion pu blique, que le « candidat en épaulettes » a prêté la main au petit travail de M. Thiébaud et des amis dévoués, il devrait faire son devoir et faire justice ! Oui, il le devrait. Mais je ne suis pas bien sùr qu'à l’heure présente et dans l’état des esprits M. le général Boulanger y perdit un atome de sa popularité. Non, ce qui crée le péril, ce qui fait la force du candidat militaire, c’est que jus qu'ici il a été soutenu par une fraction de notre parti, qu’il n'a pas eu contre lui l’una nimité des républicains....

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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