Extrait du journal

Et comme elle se taisait, faisant de nou veau un pas vers la porte t — Pourquoi avez-vous abandonné le mé tier que vous appreniez pour devenir coutu rière 7 — Ça ne me plaisait plus. Est-ce parce que j’avais manqué d’y griller toute vive ? J’avais horreur des ateliers de fleuristes. J’ai trouvé à entrer à demeure chez une brave femme que j’aidais dans le ménage, quand la besogne ne pressait pas, et qui me nour rissait. Ça m’a sauvée. Avec mon père, qu’est-ce que je serais devenue ? Le pauvre homme ! quand il avait gagné vingt sous, il les buvait. Ah 1 monsieur Théophile, que nous avons eu du malheur I Une larme, qu’elle essuya du bout de son doigt tremblant, perla à ses cils énormes. Elle répéta : — Oui, nous avons eu bien du malheur I — Si quelqu’un vous plaint, c’est moi, fit Théophile de sa bonne voix. Zizine resta un moment sans parler, les sanglots l’étouffaient. Enfin, prenant sur elle, refoulant le chagrin qui la saisissait aussi violent qu’autrefois, devant cet ami qui les avait connus heureux, elle dit : — Vous avez su, n’est-ce pas? que ma pauvre maman, et ma malheureuse sœur n’ont été coupables que d’avoir essayé, puis que les circonstances venaient à leur se cours de tout cacher? Vous n’avez jamais cru à un crime, au moins, vous? — Jamais I affirma énergiquement le mouleur. — Je pardonne à ma sœur, dit la jeune fille ; on ne peut pas en vouloir aux morts. Quant à ma pauvre mère, que lui pardon nerais-je, à elle 7 Rien, mon Dieu, rien l...