Extrait du journal

DÉCOUVERTE D’UN CADAVRE Depuis quelques années déjà, un des nom breux lazzaronl do la place du Morimont, la nommé Carreau, âgé de 41 ans, marié et père de plusieurs enfants, avait abandonné tout travail. River comme été, il couchait dans le prolongement de la rue Hoche, derrière le jardin de l’Arquebuse, sur des tas do fumier appartenant à M. M..., rue Saint-Philibert. Celui-ci ramasse chaque matin la paille ser vant de litière aux animaux qui séjournent ura certain temps à la gare des marchandises. Comme de coutume, M. M... venait hier matin, vers sept heures, déposer son tombe reau de détritus à la place habituelle, lorsqu’il aperçut couché le pauvre Carreau. Le croyant encore endormi, il essaya de le réveiller, mais n'obtenant aucune réponse il s’approcha et constata que le malheureux avait cessé de vivre. Carreau avait sans doute — et cela lui arri vait assez souvent — bu plus que de raison ; il avait succombé aux suites d’une congestion causée par le froid. C’est d’ailleurs l’opinion du médecin, M. Eymonnet, qui fut appelé en» toute hâte pour constater le décès. Un négociant voisin téléphona à la police, qui vint peu après. La femme Carreau, qui demeure rue Hoche, fut également informée et vint reconnaître le corps de son mari, qua l’on transporta ensuite à la Morgue....