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Le Progrès de la Côte-d’Or, 15 mars 1873

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Le Progrès de la Côte-d’Or
15 mars 1873


Extrait du journal

Monsieur le rédacteur, La proposition de la commission des trente vient de subir sa dernière épreuve, le vote sur l’ensemble a donné 407 voix en faveur du projet et 225 contre. Beaucoup de ceux qui Vont votée s’en dé fient, beaucoup d’autres l’ont repoussée, sans ln craindre ; jamais proposition de loi n’a plus tourmenté, torturé les consciences, aucune n’a fait plus do bruit inutile, aucune n'aura eu de plus hautes visées et de plus modestes destinées. Un coup d’œil en arrière sur les travaux de la commission n’est pas sans intérêt, il est bon que le pays comprenne et sache bien ce qu'elle voulait et ce qu’elle n’a pu faire. U y a. en effet, beaucoup de braves gens qui, après avoir travaillé du matin au soir pour nourrir leurs familles et faire honneur à leurs affaires, se sont demandés ce qui se passait à Versailles et pourquoi tout le bruit de cette commission des trente ; on leur a dit que ces trente personnages, nommés par leurs collègues, pour régler les attributions des pouvoirs publics, ne pouvaient se mettre d’ac cord avec le président de la République. Ce public, souverainement honnête, com posé des travailleurs des villes et des cam pagnes, ne lit pas assidûment les journaux, il n’a pas vu bien clair dans cette querelle et n’a pas compris comment on ne pouvait s'entendre pour donner à la France le calme et le repos qui lui sont si nécessaires. C'est à ccs travailleurs, qui ne compren nent rien aux équivoques et aux subtilités de la politique, qu'il faut dévoiler des intri gues qui ont tant troublé le travail et fait déjà perdre à la France tant de millions. On sait que l'assemblée, composée dès l’o rigine en majorité de royalistes, aurait bien désiré nommer un roi au lieu d’un président de République : mais quel roi choisir, puis- I qu'il y avait plus de prétendants que de trônes ? lequel d’ailleurs eut été assez hardi pour mettre sur ses épaules le lourd fardeau des affaires, en ce moment critique î La paix humiliante à signer, les milliards à trouver pour l’ennemi, la commune de Paris à répri mer, tout à reconstituer, tout à refaire, et rien dans les coffres du Trésor, et l'armée prisonnière en Allemagne ! ! Enfin l’auda cieux monarque n aorait-il pas sur les bras ees coprétendants évincés et prêts à le dévo rer, et de plus les républicains bien décidés à défendre la République; toute réflexion faite, l’aventure était trouvée dangereuse et les conservateurs platoniques de la royauté se résignèrent à conserver provisoirement M. Thiers et la République. Pendant plu sieurs mois, ils se contentèrent de le regar der et de le traiter de haut comme un em ployé provisoire, disant à tout propos que le provisoire ferait bientôt place au roi de leur...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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