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Le Progrès de la Côte-d’Or, 17 juin 1907

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Le Progrès de la Côte-d’Or
17 juin 1907


Extrait du journal

d’ailleurs déjà courroucé contre sa mère qui l’avait mené au bain et ne l’avait pas envoyé dans les cabines des hommes s — Trouves-tu convenable, disait-il à son père, que l’on me fasse baigner du côté des femmes ?... Cette indépendance de caractère est respectée par tous les parents ; — Nous élevons librement nos enfants, disent-ils, nous ne voulons pas contrarier la nature. Nous désirons que la politesse soit chez eux un résultat d’observations, une imitation volontaire de nos habitu des. Ce respect de la nature existe à tous les degrés de cette génération nouvelle de la Norvège. Un instituteur déclare : — Je no regarde presque jamais les de voirs de mes enfants. On n’aime pas cela à l’école. Les notes ne sont fournies qu’une fois par mois. On a aboli le sys tème quotidien. L’enfant risquait de tra vailler pour obtenir de bonnes notes, ce qui lui faussait l’esprit, et le père de de venir un pédant avec scs observations perpétuelles. Dans une autre famille, deux enfants : un garçon de huit ans et une fille, moins « civilisés » que ceux do nos pays. On de mande à la fillette de saluer notre con frère. Elle refuse. Elle aime mieux jouer avec son petit chat. On n’insiste pas, elle est libre. Le garçon est un rameur dé terminé ; sa plus grande fierté est de con duire la barque quand son père l’occupe. C'est un petit homme énergique. Pourtant co système ne va pas sans accident* Le petit rameur est tombé sous une voiture de brasseur, et c’est miracle qu’il n’ait pas été écrasé. La statistique des acci dents mortels est là pour prouver un peu te danger de cette sorte d’abandon de la jeunesse. Un dernier trait pour terminer. Notre confrère se trouve chez un bon père de fa mille qui, après le dîner, propose d’aller finir la soirée nu Tivoli, malgré un ora ge d’été, des éclairs et des cuups de ton nerre qui ébranlent toute la maison. La mère, de son côté, visite des omis. Les deux servantes sont sorties pour leur plai sir. Il y a bien quelque part deux enfants endormis dans leurs berceaux, et la pi tié de notre confrère souffre à l’idée que ces marmots peuvent être réveillés en pleine nuit par l’orage dans une maison abandonnée. Il déclare qu’il ne veut pas sertir et expose ses raisons. Elles paru rent surprenantes, et.il n’est point per suadé qu’on ne les ait pas considérée» comme une faiblesse un p< u ridicule... En somme il semble bien que la formule de l’éducation norvégienne emprunte au « va comme je te pousse » ses principales théories. A-t-elle tort ou raison ?... Il est vrai qu’il, faut envisager la question de latitude, de race. Puis des goûts et des couleurs... Paul Chaumet....

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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