Extrait du journal

« que je portais, c'est-à-dire ma robe de « deuil et mes deux mille francs. « C'était tout. « Je voulais avant tout qu’il vous fût im« possible de retrouver ma trace. « Je marchai toute la nuit à travers bois « sans trop savoir où le hasard me condui« rait. «t Cependant, en me dirigeant vers le nord « par celle magnifique nuit étoilée, j’étais « certaine d’arriver au Luc ou aux An -, où « je trouverais quelque voiture publique qui « me conduirait à Draguignan et de là vers « Lyon et le Dauphiné où je voulais me u retirer dans quelque petite ville avec l’es« pérance de m’y procurer un emploi. « Là, en changeant de nom, je devais vous « mettre dans l’impossibilité de me retrou« ver. « J'arrivai, en eflet, vers cinq heures du « matin, aux Arcs où j’étais complètement u inconnue. « Quel chemin avais-je fait ? Je ne pour rais pas le dire. « Tout ce que je sais, c’est que je m’étais * arrêtée vingt lois et qu’à chaque rocher ou « à chaque ruisseau qui sc trouvait sur ma « route j’étais prise d’envies folles de me « précipiter au bas de ce rocher ou sur les « cailloux du ruisseau pour en finir avec « mes remords et mon désespoir. m Le courage me manqua-L-il? « Fût-ce la pensée de mon enfant à venir « qui m’arrêta ? « Avais-je encore, dans le fond de mon « âme, une secrète cspé’ancc en l'avenir? « Peut-être l « Quoi qu’il en soit, l’achevai ma route à....