Extrait du journal

« Sur le quai de la gare, ail moment où « Valentine el moi nous prenions le train, « je trouvai cet ennemi sans honneur qui se « promenait en m’attendant. « Le cigare aux lèvres, le chapeau sur la « tôle, il insultait à notre infortune. « il n’eût même pas pitié de l’innocence « de ma iillc qui pleurait à chaudes larmes « celle petite patrie où elle avait passé qua« torze années de son enfance et de sa jeu« nesse. « Il me salua d’un sarcastique : — « Bon « voyage l » et j’étais tellement abattue que *« je ne trouvai pas la force de lui jeter à la « face le seul mot qui pût lui être appliqué : « Misérable I « Le train partit. « Je regardai par la portière les clochers « de l’église où j’étais allée tant de fois prier « vous savez pour qui — pour celui que « nous avons outragé et pour vous peut« être! — et je les vis disparaître au milieu m d»s peupliers qui me les dérobèrent. « Lt, couvrant mon visage de mes mains, « j’imitai ma pauvre Valentine et je pleurai « amèrement. « Pourquoi? « Là, je n’avais pas été heureuse, assuréci ment, mais j’avais été tranquille, et je ,< sentais que tout était perdu. « pour la seconde fois, je recommençais « mon odyssée à la recherche d’un abri et « des moyens de vivre pour moi et ma « Iillc. <\ j’eus une inspira lin» C'Ule....