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Le Progrès de la Côte-d’Or, 21 janvier 1869

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Le Progrès de la Côte-d’Or
21 janvier 1869


Extrait du journal

Turquie ne pouvait continuer à l’avance une décision qui devait lui être signifiée. Ainsi qu’on l’a fait remarquer très jus tement , cet incident justifie l'attitude prise par la Grèce dès le début, et prouve que la Grèce et la Turquie devaient être accueillies dans la conférence à un titre égal. Cependant une dépêche arrivée au jourd’hui de Constantinople annonce que la Porte a télégraphié à Djémil-Pacha de signer le protocole de la conférence. A l’heure qu’il est, il est donc permis de dire que la tâche de la conférence est achevée ; il s’agit de savoir maintenant comment la Grèce acceptera la déclaration qui lui sera signifiée par les puissances. Si nous nous en rapportons à des infor mations que nous croyons exactes, le gou vernement hellénique est décidé en ce moment à accepter les décisions de la con férence, si elles ne lui paraissent pas trop dures. Et il y a, de plus, lieu de croire que le cabinet d’Athènes serait assez disi>osé à ne jias se montrer trop difficile sur les conditions à accepter. Mais par derrière le cabinet, il y a la nation, et c’est surtout avec son excitation qu’il faudra compter. Or, l'excitation n’a jamais été en Grèce plus grande qu’à présent. On a dit déjà, en tout cas il n’est lias inutile de le réjiéter, car le fait est caractéristique, que les volontaires crétois qui avaient posé les armes ont été à Syra et à Athènes l’objet des menaces et des outrages de la inpulation. Quelle que soit la lionne volonté du roi Georges de se soumettre à la décision des puissances, il est fort à craindre que la nation ne lui force la main, et il doit se sentir d'autant moins à l’aise qu’il a en core présents à la mémoire le souvenir et l'exemple du roi Othon, tombé pour avoir voulu tenter de résister ait mouvement i>opulaire. La Banque nationale a déjà dû faire la concession de l’emprunt de 20 millions qu’elle avait d’abord refusé, et les prépara tifs de guerre continuent. Ajoutons à cela que la Thessalie et les provinces du Nord sont travaillées activement i»ar les comi tés prusso-gréco-slaves, et que l’effet de ces menées pourrait être, dans le cas d'un mouvement de la Grèce, le soulève ment de toutes les nationalités mal sou mises au joug de la Turquie. Pour compléter ces informations, d’un caractère peu rassurant, nous pouvons dire qu’il se signe en ce moment en Bulgarie une pétition destinée à l’empereur Napo léon, auquel les imputations bulgares de mandent de les émanciper de la tutelle administrative de la Turquie. La politique suivie par la diplomatie française dans les affaires d’Orient indique assez quel accueil recevra la pétition bulgare. Si elle est mal accueillie, une certaine agitation en pourra résulter; et déjà ce seul fait qu’une pétition...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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