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Le Progrès de la Côte-d’Or, 26 mai 1898

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Le Progrès de la Côte-d’Or
26 mai 1898


Extrait du journal

11 était évident que la guerre hispa no-américaine aggraverait encore le malaise général qui, depuis tantôt trois ans, pèse sur la politique européenne. N'en a-t-il pas été ainsi à toutes les époques de conflits internationaux? Pourquoi s’en étonner. Quand le feu est au village, on doit craindre qu’un coup de vent ne propage l’incendie. Et chacun sait qu’en réalité, au point de vue de la politique extérieure, le monde n’est qu’un grand village. Des incidents cependant imaginaires ayant failli troubler les excellentes re lation» existant depuis plus d’un siècle entre la France et les Etats-Unis, cela a suffi pour montrer combien délicate était la situation. A Paris comme à Washington on s’employa avec un zèle égal pour en rayer cette campagne qui avait déjà eu prise sur une partie de l'opinion amé ricaine. Certes, il n’y avait pas danger. Mais en pareille occurrence, pour se rassurer complètement, il ne suffit pas de dire : « Les deux gouvernements ne voulant pas la guerre, la paix est soli dement garantie. » Un peu partout, de nos jours, môme dans les monarchies absolues, l’opinion exerce une réelle influence,et il est sou vent difficile au pouvoir responsable de réagir contre scs arrêts. Sans rap peler de nombreux exemples emprun tés à l’histoire contemporaine, n’est-il pas évident que la guerre actuelle est l’œuvre du sentiment populaire opposé à la volonté officielle dans les deux pays belligérants? Aussi convient-il plus que jamais d'encourager l’opinion nationale au cal me et de la mettre en garde contre des emballements irréfléchis pour tout ce qui touche à la politique extérieure. Mais ne confondons pas calme avec indifférence. A cette heure, la Républi que n’a rien à redouter à scs frontières. Cependant, clic a l’impérieux devoir de suivre avec vigilance les phases des questions internationales posées à tra vers le monde et d’observer avec atten tion l’état manifestement troublé do l’Europe. A sa puissance, à sa sécurité, à son avenir, la France, peuple et gouverne ment, ne doit pas se laisser prendre au dépourvu par aucune des éventualités toujours possibles. Qu’on ne se méprenne pas. Nous par lons ici beaucoup plus de l’action diplo matique que de l’action militaire. Selon les circonstances, il faut être prêt à prendre position nettement et résolu ment. N’oublions pas, en effet, que la responsabilité impériale, dans les dé sastres de 1871, remonte directement aux fautes commises par Napoléon III en Europe, et mémo au NouveauMonde, longtemps avant la défaite de Sedan. Pour guide dans ce dédale de la poli tique extérieure, nous avons le grand principe posé avec une patriotique clairvoyance par Gambetta et par Jules Ferry. C’est la loi diplomatique de la France, celle de son ûmc et do son sang ; celle qui doit inspirer la nation tout entière, abstraction faite do ce qu’on appelle souvent sans raison le sentiment et la tradition. Dirigée depuis bientôt quatre ans par...

À propos

Le Progrès de la Côte-d'Or était un journal républicain radical basé à Dijon, fondé en 1869 par l'homme politique Joseph Magnin, conseiller municipal de Dijon puis membre éminent du gouvernement de la Défense nationale et enfin sénateur innamovible. Grand titre de presse régional, il cessera finalement de paraître à la Libération, en 1944 comme la plupart des journaux ayant continué de paraître sous l'Occupation.

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