Extrait du journal

Elle contempla comme dans un rêve — et, en effet, n’en était-ce pas un ? — ce visage à la fois plein de tendresse et de douleur. 11 y eut entre ses yeux et ceux du comte un échange de pensées et, doucement, d’une voix éteinte, elle murmura : — AU I vous êtes mon père I Il ne répondit qu’en la pressant de nou veau entre ses bras ; et comme les regards de la jeune fille semblaient l’interroger au sujet de celle vers qui son âme allait sans cesse, il lui dit : — Désormais nous serons deux à l’aimer, si elle vit, à la pleurer, si elle n’est plus 1 Déjà la malade refermait les yeux. Sa tête s était de nouveau affaissée sur l’oreiller. Et presque aussitôt elle retomba dans son fiévreux sommeil. Le comte attira mademoiselle de Reuilles dans un angle de la chambre. Là il lui paria longuement. Que lui dit-il ? Sans doute, il lui expliqua ses projets in décis encore. Il y avait des écueils à éviter, des preuves à réunir, des coupables à fraps per. Mais comment les atteindre, à moins d’un scandale qu’il voulait éviter I Lorsqu’il fut prêt à s'éloigner, il lui dit t — Vous m’avez compris? — Oui, monsieur. — Vous ferez ce que je vous demande? — Oui, monsieur. 11 étendit le bras vers le lit de sa fille. — C’est à vous que je la dois. Je vous la confie. Sauvez-là et je vous bénirai. Il ne faut pas qu’on me revoie ici. J’ignore à quel parti je m’arrêterai, mais je vous jure que justice Ae revoir et merci j...