Extrait du journal

Peut-être ne saviez-vous pas qu’il existe une « Ligue des contribuables • ?... Sacliez-Ic... Sachez aussi que le prési dent de celte Ligue s’appelle M. Jules Roche... Vous voilà désormais fixés... m Ce nom seul me dispense, seul me dispense, seul me dispense d on dire plus long! » chantaiton dans «i la Belle Hélène >». Que si, d'ailleurs, vous pouviez douter encore de la mauvaise foi avec laquelle la Ligue en question poursuit sa campagne, vous n’avez, qu'à lire le manifeste que celle association vient d'adresser aux électeurs, à l'occasion de la prochaine consultation du suflrage universel. Il y est dit, notamment, •* que les dépen ses nouvelles dès à présent engagées ou pro posées par le ministère ou par les chefs des groupes radicaux socialistes et collectivistes dépasseraient, si elles étaient réalisées, un milliard par an ». Or, ajoute le manifeste, ces dépenses se réaliseront si la politique actuelle continue. El comme la politique actuelle coutinuera si les électeurs eux-mêmes n’y mettent pas obstacle, voici de quelle façon M. Jules Ro che pose la question : « Voulez-vous des impôts nouveaux? Si oui volez pour les candidats officiels. Si non volez pour le» candidats Indépendants. » Et vous n’en doutez pas, M. Jules Roche n’oublie pas de rappeler les déficits budgé taires de 1901 et de 1902... Ce qu’il né glige, en revanche, c’est de constater que les excédents de recettes survenus en 1903 continuent en 1904 et permettent d'engager — sans qu'il soit besoin d’impôts nouveaux *— les dépenses que le Parlement jugera indispensables. Quant au quatrième milliard annuel dont parle le manifeste , à quoi bon discuter pareille fantasmagorie? On ne discute pas avec rc jongleur de chiflres qui a nom Jules Roche. On nous permettre, en revanche, — puis que la Ligue des contribuables ose agiter encore devant ses fidèles apeurés le spectre du déficit — de ni ppc Ier, en quelques mots, la cause des déconvenues budgétaires que nous avons éprouvées en 1901 et 1902. Il est exact que pour 1901, notamment, le rendement des droits de douane avait été évalué à un chitire trop élevé. Do bonnes récoltes nous ont permis de ne pas faire appel à l'importation de produits étrangers. Un déficit en est résulté. Mais est-il raison...