Extrait du journal

K La réaction est fort en colère depuis les dernières élections, telle ne trouve d'autre moyen de se venger un peu de la défaite éclatante qu’elle a subie que d éclater en invectives et en injures. Elle en veut surtout aux hommes sur lesquels elle comptait jusqu ici pour désorganiser le parti républicain et quelle eût tant désiré voir se multiplier autour de M. Jules Simon et de la gauche dissidente du Sénat. Il y a un certain nombre de ces hommes qui, par leur tiédeur et leurs hésitations, par le soin qu'ils apportaient à mettre surtout en relief les nécessités d une politique conservatrice, par les scrupules qu'ils montraient à l'endroit de tout programme hardiment progressiste ou anti clérical, apparaissaient à nos adversaires, sinon tout à fait comme des collaborateurs éventuels dans telles circonstances graves, du moins comme pouvant devenir des alliés indirects. Le souvenir de certaines luttes au Sénat les encourageait dans ces belles espérances. On comprend dès muré combien doit être amer le ressentiment de la réaction A l'égard de ces « modérés », dont la modération eût pu servir à la faction Broglie et compagnie à organiser un peu de désordre et de violence, et qui, éclairés par les avènements et s'inspirant de leur patriotisme, ont affirmé d une façon éclatante, dans ces derniers temps, leur adhésion a la politique du cabinet actuel et leur union intime et cordiale avec la majorité de la démocratie républicaine....