Extrait du journal

Une autre chose que rappelle l'anniversaire du 4 septembre, c'est la nécessité de la République. On a beau la tuer, elle ressuscite toujours. Napoléon était pourtant un fort tueur; c'est par centaines de mille qu'il faisait les cadavres ; il a enfoncé au cœur de la République les bayonnettes de ses grenadiers, il l'a assassinée, il l'a piétinée du sabot de toutes ses cavaleries, il l'a enterrée sous un tas de victoires. Elle en est si peu morte, qu'un autre Bonaparte a dit la retuer. Et il l'a si mal retuée lui-même qu'elle est plus vivante et mieux portante que jamais. La République est tellement nécessaire que, même lorsqu'ils ont cru l'avoir tuée, ses meurtriers ont voulu qu'on crût à son existence! Napoléon premier, après le Dix-huit Brumaire, pendant des années, s'est appelé consul temporaire, puis consul à vie, puis empereur de la...