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Le Rappel
Le Rappel
Les Unes emblématiques de ce titre de presse
Fondé en 1869 par Victor Hugo, Henri Rochefort, Paul Meurice et Auguste Vacquerie, Le Rappel était un quotidien d’obédience radicale-républicaine. Interdit à plusieurs reprises pour ses virulentes oppositions vis-à-vis des premiers gouvernements de la Troisième République, le journal paraît pourtant jusqu’en 1933.
Le Rappel fait partie de ces nombreux journaux très critiques envers le régime qui émergent suite à la loi du 11 mai 1868 supprimant la nécessité d’obtenir une autorisation préalable à la publication.
De retour d’exil politique, Victor Hugo fait du Rappel sa tribune. Dans son éditorial du premier numéro, le 4 mai 1869, il définit l’ambition du quotidien : « Le Rappel. J'aime tous les sens de ce mot : Rappel des principes, par la conscience ; rappel des vérités par la philosophie ; rappel du devoir, par le droit ; rappel des morts, par le respect ; rappel du châtiment, par la justice ; rappel du passé, par l'histoire ; rappel de l'avenir, par la logique ; rappel des faits, par le courage ; rappel de l'idéal dans l'art, par la pensée ; rappel du progrès dans la science, par l'expérience et le calcul ; rappel de Dieu dans les religions, par l'élimination des idolâtries ; rappel de la loi à l'ordre, par l'abolition de la peine de mort ; rappel du peuple à la souveraineté, par le suffrage universel renseigné ; rappel de l'égalité, par l'enseignement gratuit et obligatoire ; rappel de la liberté, par le réveil de la France ; rappel de la lumière, par le cri : Fiat jus ! ». Et d’ajouter : « Ce sera un journal lumineux et acéré ; tantôt épée, tantôt rayon. Vous allez combattre en riant. Moi, vieux et triste, j’applaudis. »
Face au contenu de ce premier numéro, le Second Empire mourant l’interdit sur la voie publique. Le journal rencontre tout de même un franc succès auprès du public : il est tiré à plus de 50 000 exemplaires dans les années 1880.
Dès ses débuts, Le Rappel affiche son appartenance à la tendance radicale-républicaine. En 1870, Le Rappel à l’instar des journaux républicains trouve dans l'affaire de Victor Noir, assassiné par le prince Pierre Bonaparte, l’occasion de remettre en question le Second Empire.
Lors de la Commune de Paris, fin mars 1871, le journal se déclare pour Paris. Il continue à paraître jusqu’au mardi de la Semaine sanglante. Plusieurs des personnes qui y travaillent telles que Barbieux, Lemay et Edgar Monteil sont arrêtées au siège du journal pendant cette semaine meurtrière. Le 1er novembre 1871, Le Rappel reparaît mais est très vite suspendu à nouveau par le président de la IIIe République, Adolphe Thiers.
Le 1er mars 1872, Le Rappel reparaît jusqu’en 1933 mais en subissant de multiples nouvelles suspensions.