Extrait du journal

Les « meneurs de la C.G.T. » sont-ils vraiment les exploiteurs subtils des passions de la classe ouvrière, qu'on nous représente un peu partout ? Je n'en sais rien. Et que cela soit ou non, peu m'importe. Si, machiavéliquement habiles qu'on puisse les imaginer, de quelques séductions que puisse se parer leur faconde, ils ne seraient pas de force, croyez-le bien à mettre en branle une partie quelconque des classes ouvrières si leurs prédications ne correspondaient à un état d'âme qu'elles excitent sans le créer. Or si l'immense majorité du prolétariat résiste encore à leur influênce, il serait puéril de contester qu'une notable portion la subit avec une discipline une soumission susceptibles de leur amener des adhérents nouveaux. Des mots même enflammés n'opèrent pas par leurs seules vertus,de semblables conquêtes. Ils faut qu'ils soient l'écho d'aspirations profondes ou troubles, ils faut qu'ils traduisent une mentalité qui cherche à prendre conscience dans une formule ; il faut en un mot qu'ils tombent sur un terrain lentement préparé....