Extrait du journal

Il est trop tard, le mal est fait ; préoccupés uniquement d'assurer leur réélection, les députés ont voulu conserver ce scrutin uninominal qui est le scrutin du mensonge et de l'étouffement ; tout a été organisé pour garantir le maintien de ce statu quo cher à ceux qui en jouissent ; parqués dans leurs étroites circonscriptions, comme bêtes dans les compartiments grillés d'une ménagerie, les électeurs ont été livrés sans défense possible aux petites manœuvres des petits politiciens ; on s'y est pris de façon à interdire toute communion des pensées et des espéfances, toute conflagration des intelligences ; on a voulu réduire le plus possible l'importance et la portée de cette consultation du suffrage universel ; et la peur, maintenant, est qu'on ait trop réussi, c'est-à-dire que la France, condamnée par ses maîtres d'un jour à l'immobilité, ne s'en aille à à la dérive, comme à la dérive s'en vont, entraînés par les courants sousimarins, à la perdition, au naufrage, à ifabîme, les vaisseaux dont les chaudières sont éteintes, dont les' mâts ont cité jetés par dessus bord, dont le gouvernail est brisé....