Extrait du journal

Ramener les choses à la réalité ne saurait donc être une tâche difficile, mais, avant toute discussion de détail, il convient de rappeler que, toutes les merveilles promises par les partisans des aventures lointaines dussent-elles se réaliser, il resterait à voir si, dans l'état actuel de l'Europe, l'heure est bien choisie pour les tenter. Le simple bon sens suffit pour répondre à cette question que l'auteur a eu grand soit de ne pas poser et c'est pourquoi même ceux qui reconnaissaient à notre pays des aptitudes colonisatrices sont amenés à souhaiter, au moins provisoirement, qu'il s'abstienne d'en faire usage. C'est cette, considération préalable qui condamne, sans appel, aussi bien l'aventure tunisienne, dont l'orateur semble ne pas oser parler, que l'aventure tonkinoise, dont il ne semble pas, malgré son optimisme, attendre de grands avantages. Maintenant, s'il était établi que, même en dehors des raisons d'opportunité, la politique coloniale, qui coûte déjà tant de millions à la France, ne repose sur aucune base sérieuse, quelle excuse resterait à ses imprudents promoteurs? Or, en maint endroit de son travail, M. Louis...