Extrait du journal

Premièrement, une chose inftlme. Ln général français, qui « rend, sans même essayer de faire un suprême effort, cent vingt-cinq mille combattants, vingt mille blessés, des fusils, des canons, des drapeaux, et Metz, la plus forte citadelle de France », quelle ignominie ! Ce maréchal s'excuse sur la famine ; mais le texte de la capitulation lui donne un démenti en parlant « des provisions de toute nature » qui devront être remises à l'armée allemande- Quand même il n'aurait plus eu de vivres, il avait des munitions ; pourquoi n'a-t-il pas essayé une trouée? Il ne s'est pas contenté d'abandonner à l'ennemi les « immenses approvisionnements » que constate l'ordre du jour du prince Frédéric-Charles; il s'est préoccupé det les lui faire remettre au complet et intacis : « Par dessus tout, et pour la réputation de notre armée, méprisons les actes d'indiscipline, comme la destruction des anhes et du matériel. » Il y a des généraux qui, lorsqu'ils sont réduits à la dure nécessité de céder, brisent leur épée et du moins n'en jettent au vainqueur qu'un tronçon : il a tenu, lui, à livrer à l'ennemi les armes de la France en état de servir. La capitulation de Bazaine aurait manqué à ia perfection de l'empire, et le traitre de Metz complète le lâche de Sedan. Nous svons maintenant en Allemagne trois cent vingt-trois mille soldats prisonniers, dix mille officiers, cent quarante généraux et trois maréchaux. Je me console des généraux, et, quant aux maréchaux, tant mieux !...