Extrait du journal

En second lieu, les égouts, quelque bien construits qu'ils soient, ne peuvent jamais être complètement étanches, et l'on sait par les déclarations mêmes des partisans du tout à l'égout que différentes parties du réseau n'ont ni la pente ni la quantité d'eau nécessaires, en sorte que les matières putrescibles mettent jusqu'à plusieurs semai nes pour se rendre à l'extrémité. Indépendamment de l'infection du sol par les infiltrations, il en résulte une infection grave de l'air par les bouches d égoût, à côté desquelles on ne peut passer dans un grand nombre d'endroits sans être incommodé par l'odeur. Il arrive même que les bouches des parties les plus élevées, faisant office de tuyaux d'évent, déchargent dans l'atmosphère, au ras du sol, de véritables courants de gaz délétère, et c'est par cette circonstance que l'on a expliqué, lors de la dernière épidémie, le grand nombre de cas observés dans des quartiers qui semblaient devoir être privilégiés, comme le quartier de l'Etoile. En présence de ces circonstances et de beaucoup d'autres constatations, j'en suis venu à me demander parfois si les égouts, au lieu d'être une cause d'assainissement, n'étaient pas tout le contraire. On ne supporterait jamais à ciel ouvert ce qui se cache sous terre, et il se pourrait qu'en dérobant le mal aux yeux on n'eût fait que l'accroître....