Extrait du journal

Des camarades qui, il y a juste aujourd’hui trente-et-un ans, se jetaient avec moi dans la rue, en criant ; «A bas le dictateur! » sous le nez des soldats, pas un n’est mort, et pourtant ils ont été de plus d’une émeute, sinon de la grande défaite. Iis sont encore verts et debout, parce que le vent de la place publique rafraîchit les poumons et lave les cervelles.Quand le plomb ne rase pas les têtes, quand les baïonnettes ne leur trouent pas les côtes, les militants, quelle que soit la guenille pour laquelle ils se battent, avalent de la santé dans leur marche en avant : la chair se durcit comme le bois au feu, devant le brasier des révolutions!...