PRÉCÉDENT

Le Révolté, 20 juillet 1884

SUIVANT

URL invalide

Le Révolté
20 juillet 1884


Extrait du journal

Les bourgeois qui sont toujours à nous parler morale, devoir, etc., sont en train de nous donner un beau spectacle. Ils nous prouvent que, s’ils parlent beaucoup de ces choses-là, ils ne les pratiquent guère, ou bien qu’ils s’en sont fait une idée particulière à leur usage personnel. Leur société compte à peine un siècle de pouvoir, que déjà elle est gangrenée jusqu’à la moelle, il n’y a pas encore cent ans, qu’ils exercent l’autorité, et déjà elle les a conduit à la décadence. En si peu de temps, la bourgeoisie en est arrivée au point où en était la Rome des Césars lorsque l’impuissance, fruit de la corruption profonde où l’avait plongée tous les excès, inhérents au pouvoir et à l’autorité, la fit succomber sous les coups des nations neuves, qui, sorties de régions déshéritées, venaient réclamer leur droit à l’existence, sous des climats plus favorisés. Espérons que, comme la Rome antique, la bourgeoisie, elle aussi, s’écroulera sous le poids de ses propres turpitudes, pour faire place au nouvel état de choses et débarrasser l’humanité des entraves qui l’ont empêchée jusqu’aujourd’hui de suivre le cours de son évolution naturelle....
Révolté

À propos

Le Révolté est un journal à tendance anarchocommuniste fondé notamment par Pierre Kropotkine et François Dumartheray à Genève en février 1879. En 1884, la publication s’installe rue Mouffetard, à Paris. Elle est sous la direction de Jean Grave depuis 1883, ce dernier fera participer Élisée Reclus. Initialement un bimensuel, le journal devient un hebdomadaire à partir de mai 1886. Il est un des principaux organes doctrinaux de la mouvance anarchiste de la fin du XIXe siècle. En 1887, il prend le nom La Révolte et disparaît en 1894 à la suite des lois scélérates.

En savoir plus
Données de classification
  • lee
  • rome
  • troie
  • genève