Extrait du journal

L. optimisme le plus robuste est déconcerté devant la situation générale qui s© déroule sous nos yeux. La crise commerciale et industrielle sévit avec une intensité' croissante ; plus les ressources des particuliers diminuent, plus les impôts montent. Les finances de l'Etat semblent avoir fait du déficit leur régime normal. Les quatre premiers mois de 1902 présentent un déficit de 28 millions, chiffre d autant plus inquiétant, qu’on avait eu soin de ne pas trop enfler tes évaluations, afin de ne pas s'exposer à de trop graves mécomptes. Le mois de mai serait pire encore. on ne parle de rien moins que d'un déficit de 18 millions. Avec des Chambres qui n’ont d’autre guide que l’intérêt électoral, qui distribuent l’argent d'autrui avec une prodigalité folle, sans se soucier de réductions équivalentes, la crise budgétaire est inévitable, et l'on s’achemine vers la banqueroute....