Extrait du journal

Nous ayons souvent expliqué de notre point de vue quelles étaient les sympathies et les espérances qui, rapprochant l'opposition du centre gauche, permettaient à ces deux grandes fractions parlemen taires de concertée leurs efforts pour arriver à un but commun , la sincérité du gouvernement représentatif au dedans et la dignité de la France au dehors. Nous avons eu soin aussi de faire connaître les déclamations violentes et contradictoires qui se sont élevées du sein de la presse doctrinaire ouîiïibistérièlle contre cet accord naturel de sentimens qui, établi sur des-questions décisives, devait conduire à ,un rapprochement plus eomplét avec l'aide du temps, et dans tous les cas à un progrès immédiat dont le pays recueillera les avantages; Il •nous reste à mettre sous les yeux de nos lecteurs un exposé de cette 'situation, sorte "die manifesté du^eaft^gaoche où sont consignées, bien entendu, les intentions et les vues de ce parti, et non pas les nôtres, mais qui servira à constater les progrès déjà accomplis dans la voie d'une conciliation véritable entre toutes les opinions qui ont pour symbole la constitution de 1830. Il est évident que dans le centre gauche, comme dans les rangs de l'opposition, les nécessités de la situation présente sont fort bien comprises : tout le monde sent qu'il est des questions urgentes aux quelles il importe de s'attacher, et des questions d'avenir sur lesquel les les opinions sincères auront plus tard à se mettre d'accord ou à marquer leurs dissidences. L'article que nous allons citer fait loyalement la réserve que nous avons toujours faite nous-mêmes des convictions propres à chacune des deux nuances parlementaires dont l'accord est devenu un sujet d'épouvante pour le ministère. Si nous avions à juger cette manifes tation que nous nous proposons surtout de faire connaître, nous di rions que le centre gauche se souvient trop encore d'anciennes im pressions nées de circonstances déplorables, il est vrai, mais acciden telles, et ne songe pas assez aux modifications que des circonstances différentes apporteront nécessairement dans sa pensée. Nous ajoute rons que, de l'avis même d'un grand nombre de membres du tiersparti, le système de répression avait dépasséles bornes du jus te et de l'utile, même avant le jour où le centre gauche, venant en aide à l'opposition, fit rejeter les lois de disjonction et de non-révéla tion et renversa le ministère du G septembre. Au reste, nous l'avons déjà dit, ce ne sont pas les dissentimens dont il faut se préoccuper aujourd'hui, soit qu'ils aient à jamais dis paru, soit qu'ils puissent renaître: ce sont, au contraire, les points par lesquels les deux opinions se touchent : ce n'est pas vers le passé que la majorité nouvelle doit tourner ses regards, mais vers l'avenir. L'article que nous empruntons au Constitutionnel prouve que cette sage disposition est devenue celle de tous les esprits réellement mo dérés dans la chambre :...