Extrait du journal

plaçant au-dessus des passions qui avaient amené la chute du cabinet pré cédent, il a, dès la première heure, fait un appel chaleureux à l'union, à la concorde, à la paix parlementaire, dé clarant qu'il se donnait pour mission de rapprocher et de concentrer toutes les forces républicaines. Ce fut là, non seu lement un témoignage de cette tranquil lité d'esprit qui est l'un des attributs des véritables hommes d'Etat, mais aussi une marque de sens politique. Ne serait-ce pas manquer à la con fiance qu'on lui accorde et qu'il mérite, ne serait-ce pas amoindrir la portée de la déclaration qu'il a faite et gêner son action, ne serait-ce pas enfin lui porter une première atteinte que de continuer une politique de division et de récrimi nation qui n'est pas là sienne ? Nous en appelons aux hommes réfléchis qui ont souci des intérêts de la République plus que du bruit et de l'agitation. Nous en appelons au ministère lui-même, qui pourrait d'autant mieux intervenir dans le débat que, dès le premier jour, il s'est posé sur le terrain de l'union entre les groupes républicains, et que son devoir est de ramener tous les groupes parle mentaires sur ce terrain dès qu'ils cè dent à leurs anciennes rancunes. Son intervention serait justifiée, au besoin, par un autre motif. En arrivant au pou voir, le cabinet Brisson a trouvé dans les cartons de ses prédécesseurs une convention diplomatique qu'il a eu la sagesse de reprendre pour son compte et dont le pays s'est montré très sa tisfait. Ne serait-ce pas singulier de voir discuter la mise en accusation d'un ministère quand on est obligé de continuer sa politique et de poursuivre comme excellente l'œuvre de ses der niers moments ?...