Extrait du journal
posait à Marseille la première pierre d'une nouvelle faculté des sciences; on dit qu'elle Sourrait bfen être, prochainement doublée 'une faculté de médecine. La ville a su s'imposer les sacrifices nécessaires ; elle a fait plus, elle a compris que si notre organisation politique ne se prêtait plus à l'existence d'universités libres, il dé pendait toutefois des villes et des départe ments, de disputer aux établissements de la capitale leurs plus éminents professeurs, en offrant à ceux-ci des traitements jtout per sonnels plus élevés du double ou du triple que le traitement égalitaire fixé par la loi. Si ce système devait, prévaloir, nous ver rions bientôt la vie scientifique se répandre dans tout le pays, comme en Allemagne, au lieu d'être surtout concentrée à Paris. On verrait se former des centres scientifiques autour d'hommes non moins marquants que ceux de la capitale. Telle sera peut-être, avant quelques années, la situation de Mar seille. On cite déjà des noms, parmi les plus connus de l'Europe, qui seraient ainsi at tirés et fixés par la munificence de la ville. On se méprend souvent, en France, sur l'indépendance des Universités allemandes; la vérité est qu'elles sont subordonnées au gouvernement non moins que nos facultés. Mais elles ont, sur celles-ci, certains avan tages qui font leur force: le plus grand, sans contredit, est ce traitement inégal des professeurs, mesuré pour chacun à son mé rite propre, à l'éclat qu'il jette sur la facul té, aux élèves qu'attire sa renommée. Il y a bien d'autres causes encore à la supériorité incontestable des facultés allemandes, mais enfin ce serait déjà beaucoup que ce nou veau régime de traitement proportionnel au mérite, que compte inaugurer, dit-on, la municipalité de Marseille. Le vif intérêt que les conseils municipaux démocratiques de nos grandes villes portent aux choses de l'enseignement ne s'est pas démenti depuis 1870. On se rappelle qu'au moment où la municipalité de Lyon fut sup primée par M. Thiers, la yille allait faire des sacrifices considérables pour l'établissement d'un grand Institut biologique. C'est Mar seille qui montre aujourd'hui les mêmes...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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