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Le Siècle, 10 juillet 1899

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Le Siècle
10 juillet 1899


Extrait du journal

"L'Eclair prétend que c'est sans « l'ombre de réflexion que le Siècle a envisagé le pro noncé du huis clos », dans l'affaire Decrion. * L'Eclair se trompe. Dans le Siècle du 8 juillet, sous le titre : la Manie du huis clos, nous avons protesté contre cette absurdité. Nous rappelons que le Siècle a toujours dit que le huis clos n'existe pas dans la législation anglaise. La pudique Angleterre trouve qu'il y a moins d'inconvénients à ré véler en public les détails des attentats à la pudeur que de priver l'accusé de la garantie de la publicité. On n'a d'abord établi le huis clos que sous prétexte de pudeur publique : puis comme les entités se multiplient et se développent vite, on l'a étendu sous prétexte de « dé fense nationale », aux procès d'espion nage. Or, de deux choses l'une : ou l'espion a livré des documents & l'étranger. La publi cité des débats n'apprendra donc rien à l'é tranger, Ou il n'a rien livré. Et alors à quoi bon le Buis clos. En tous cas, il y a un principe de justice qui doit dominer tous les autres : c'est la publicité : et comme le disait Benjamin Constant, « on ne doit jamais méconnaître un principe quels que soient les dangers apparents de son application ». _— ^—» - ...—'. . Les Projets de Beaurepaire . Le 14, mai Quesnay de Beaurepaire avait dit :« Je vais prendre tout seul l'initiative d'un immense pétitionnement. » Il avait dit que « le jour de la venue du" commandant Marchand » il irait porter une pétition « à la tête de cent mille Parisiens silencieux et paisibles. » Le 11 juin, il réduisait le chiffre de moi tié : « J'irai vous porter une pétition à la tête de cinquante mille parisiens irrités. » L'irritation avait remplacé le silence et la paix. C'était l'irritation de l'inconnu pro bablement. On ne l'a pas plus vu à la tête ni de « cinquante mille Parisiens irrités » que. de « cent mille ». Le Siècle lui avait prédit le 15 mai qu'il se trouverait seul en tête à tête avec l'obé lisque. De peur de ce tète à tête il est resté chez lui à attendre Karl, qui seul des cent mille Parisiens est venu. Il terminait cet article en disant : Je pèse mûrement mes projets avant d'agir ; mais, une fois en mouvement,'je ne m'arrête jamais à moitié chemin. Alors il avait « pesé mûrement ses pro jets » en.ouvrant une souscription pour l'In connu et en agissant de . concert avec Karl. Il nous prévient que si Karl ne s'était pas arrêté, ce ne serait pas lui qui se serait ar rêté. Il est fâcheux que Karl ne l'ait pas mené un peu plus loin sur le chemin de Charenton où il continue de marcher,...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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