Extrait du journal
loyalement, « si le succès est souhaita ble, la vérité l'est encore davantage. » Voilà le langage d'un honnête homme. L'Univers, non seulement l'approuve, mais l'accentue. Reprenant la déclara tion, que la vérité doit passer avant le succès, ce journal constate que « trop de gens, en effet, sont disposés par une trop grande préoccupation du succès, sinon à renier, du moins à voiler l'en semble des vérités qu'il est essentiel, au contraire, de proclamer au grand jour, parce que, seules, elles sont ca pables, au point de vue religieux comme au point de vue social, de ren dre la victoire féconde. » Cette idée, qu'il faut cacher ses opinions politiques et religieuses afin de se concilier les suffrages du peuple, est chère à un certain nombre de personnages « qui s'arrogent le droit de parler au nom du parti monarchique et souvent même au nom du prince qui le représente ». C'est ainsi qu'on a osé recommander aux candidats monarchiques de faire le silence sur leurs sentiments religieux sous peine d'effaroucher les électeurs. « Eh bien, répond l'Univers, nous n'hésitons pas à le dire: s'il en était ainsi, si, d'un bout à l'autre de la France, les candidats catholiques de vaient, sous peine d'échec, tenir cette attitude vélontairement abaissée et dé gradante, le parti qui se rangerait à un tel programme ne mériterait pas qu'on se batte pour son triomphe. » La feuille catholique est convaincue que ceux qui parlent ainsi calomnient ou mécon naissent le peuple français, « ils le jugent trop d'après leur propre abaisse ment. » Ces derniers, mots sont sévères pour les politiciens du drapeau en poche, sévères mais justes. Non, on ne pourra pas éluder devant les électeurs les ques tions sur lesquelles tant de malins vou draient rester bouche close. Le comité Lambert s'était trop pressé de compter sans l'autre Lambert....
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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