Extrait du journal

sant son cadre, il n'abdique "aucune de ses qualités magistrales. Sa peinture garde ce caractère d'intimité, de calme recueilli, ces mêmes tonalités discrètes, ce même modelé à la fois puissant et délicat, cette même facture fondue, enveloppée, qui communiquent à ses œuvres un charme si spécial. Ajoutons que l'art n'est pas non plus. étranger à cette réunion de personna ges, distribués en deux groupes qui s'é quilibrent admirablement. Autour du piano, c'est le titre de ce bel ouvrage, nous montre M. Chabrier entouré d'ar tistes et d'amis. A tous ces titres, je ne crains pas de le répéter, voilà une œuvre considérable, qui fait honneur à notre Ecole et à notre temps, et à laquelle tous les gens compétents rendront un sincère hommage, car elle résout, sans effort apparent, un des problèmes les plus j difficiles qu'un peintre de talent puisse I aborder. Rien, au reste, ne met mieux en re lief la distinction et l'habileté avec les quelles M. Fantin s'est tiré d'affaire, qu'une peinture analogue de M. JobbêDnval, portant ce titre un peu long : Bureau du Conseil municipal qui a pris possession du nouvel Hôtel de Ville le 41 juillet 1883. C'est là un sujet de même ordre, et la composition offre naturelle ment de grandes analogies; mais un abîme sépare ces deux ouvrages, et les artistes, qui s'arrêtent tous avec intérêt devant le tableau de M. Fantin-Latour, passent indifférents devant le Bureau du Conseil, sans songer à s'enquérir des procédés employés par son auteur. Ce n'est pas cependant qu'ils soient d'accord sur la qualité et les mérites d'Autour du piano, mais ils admirent. Cela suffit. Et à ce propos, qu'il nous...