Extrait du journal
Les 17,000 Voleurs Nous sommes toujours seuls à demander les noms des 17,000 voleurs ! Le Soleil, la Cocarde et la Libre Parole qui réclament à cor et à cri la lumière, toute la lumière, n'ont pas répondu à notre invitatio n. : Ils ne paraissent point pressés de demander avec nous à la commission d'enquête les noms des dix-sept mille bénéficiaires des bons au porteur distribués par le Panama pour services exceptionnels et inconnus. Ils considèrent que ces 17,000 chèquards ou ne sont pas intéressants parce qu'ils ne sont pas députés ou sénateurs, ou bien comme M.»Andrieux, ils estiment qu'il est de leur devoir de ne dénoncer, que leurs adversaires politiques et d'assurer à leurs amis coupables,un silence aimable et pro tecteur. Cette politique est très ingénieuse, mais elle ne, réussir^ pas. Le vin est tiré, il faut le boire. Puisqu'on a commencé à dresser une liste de « voleurs », c'est l'ex pression du Soleil et de la presse roya liste, il faut que cette liste soit complète. Sans doute, il importe de connaître les noms des parlementaires qui ont pu faire argent de leur vote, mais il n'importe pas moins de connaître les quinze ou dix-sept mille « gens du monde » qui ont fait ar gent de leur influence et de leurs rela tions. Le procès du Panama est une œuvre de parti ou une œuvre de morale. Le Soleil, la Cocarde et -les autres organes boulan gistes et royalistes se défendent d'avoir voulu faire une œuvre de parti. Ils se di sent investis de la mission d'assainir ce pays, de réformer ses mœurs financières et politiques. Or, pour arriver à ce ver tueux résultat, il est évident qu'il convient de mettre à nu toute la plaie, de connaître exactement toute l'étendue du mal. S'il est vrai, comme on le dit, que parmi les quinze ou dix-sept mille toucheurs de bons, il y ait très peu d'hommes politi ques,mais la fine fleur des gens du monde, .1 élite du faubourg Saint-Germain et du faubourg Saint-Honoré, des prêtres^ des officiers, des magistrats, il est essentiel qu'on le sache. Alors,en effet, on serait en présence non plus d'accidents individuels, comme la défaillance de quelques mem bres du Parlement, mais d'une véritable...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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