Extrait du journal
- . FRANCE. Paris, 1% scptemlil'e. Il y aura bientôt un an que le pouvoir csl entre les mains du ministère conservateur qui se disait, à son avépement, beaucoup plus préoccupé du dedans que du dehors. It devait bous apporter 1,union, l'ordre, la confiance, le respect de la régie et de la loi. Qu'a-t-il fait cependant, à part cet acte d'adhésion à un article ex trait tout simplement du traité d« AS. juillet, : article inutile en droit, sans valeur en fait, comme le prouve le passé, comme tout le monde le reconnaît, et qui n?en a pas moins été érigé avec une bouffonnerie solennelle; en traiié spécial, qa, convention des dé troits,pour fournir au gouvernement français l'occasion de se don ner à lui-même, une nouveau démenti?—- Ce qu'il a fait? Mais vraiment ses œuvres sont assez belles pour valoir la peine d'être racontées. Il a entraîné les cours çoyales hors de la sphère calme et impar tiale où devrait toujours se renfermer l'action de la justice, eu les forçant à faire chaque apnée la plus délicate et fa plus difficile des professions de foi politiques dans la préférence accordée à un journal. '' , lia, soit-par celle impulsion générale qui le pousse à faire un instrument ministériel de la magistrature, soit par une incitation plus directe, appelé un député à comparaître comme accusé de vant les électeurs qui ont enlendu et approuvé sa confession poli tique, ou bien, si l'on veut éviter celte absurdité, devant les jurés d'un autre département, mis en demeure ainsi de condamner ceux qui l'ont élu. Il a voulu arriver à un remaniement de l'impôt et changer le mode d'exécution à l'aide duquel on détermine les bases de la ré partition générale, et cela sans s'appuyer sur une loi certaine. . Il a destitué brutalement un préfet en possession de l'estime gé nérale de ses administrés, parce que, bientôt arrêté dans cette ma nière nouvelle de procéder improvisée par le fisc, il demandait des instructions. " . Au milieu de l'émotion déjà produite par ses fautes dans les villes du Midi, il a choisi, pour remplacer un magistrat regretté, l'homme qui.,était.le plus propre à changer l'agitation des esprits en tumulte populaire, et le plus incapable, comme les faits l'ont prouvé, d'apaiser où de réprimer les désordres qu'il aurait fait naître. . Après avoir frappé de révocation son petit proconsul expulsé de Toulouse, et lui avoir infligé une sorte de flétrissure publique en déclarant dans le Moniteur qu'il avait failli à son devoir, il a eu l'effronterie de l'appuyer, dans une autre ville du Midi, comme le candidat de l'administration, par tous les moyens permis et illégi times dont dispose lepouvoir, et cela bien qu'averti par l'autorité locale que, si une pareille élection avait lieu, elle amènerait iné vitablement de nouveaux désordres. Pour couvrir par l'appareil de la force ses propres bévues ou la triste déconvenue de ses agens, il a fait opérer à Toulouse et ail leurs le recensement sous le canon, réduisant au rôle d'une gen darmerie intérieure cette armée nationale organiséèà grands frais pour faire face à l'étranger. Engagé avec la plupart des municipalités du royaume dans un conflit facile à éviter, il a provoqué les conseils généraux à juger la conduite du gouvernement, et cela au nom de la centralisation. Comme s'il eût mérité des couronnes civiques à la suite de tous ces actes, il a été, dans la persoane de M. Guizot, se faire donner une ovation à Lisieux, ce qui ne l'a pas empêché le lendemain d'être sifflé et hué à Caen. , Tel est le tableau à peu près complet de toutes les merveilles accomplies en dix mois par le ministère sauveur du 29 octobre. Grâce,à lui, le pouvoir, réalisant une théorie célèbre, est de jour...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
En savoir plus Données de classification - de fresnes
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