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Le Siècle, 15 décembre 1880

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Le Siècle
15 décembre 1880


Extrait du journal

--chose excusable en soi, mais qui, pour les époux Pichot, s'éleva à la hauteur d'un affront. — Elle nous fait manger les restes de ses amis ! s'écria la bonne dame en rentrant chez elle ce soir-là. Elle étouffait littéralement. —Ecoute, lui dit son mari, je ne blâme point sur l'économie.Ce n'est point là qu'est le mal. — Et où donc, s'il vous plait? —C'est de nous tenir à l'écart et de ne pas vouloir nous avouer pour ses parents. J'au rais trouvé tout naturel qu'elle nous dît : J'ai douze couverts ; venez le soir, je vous pré senterai ma société. Elle pouvaitse dispenser de nous donner à dîner; elle ne pouvait pas se dispenser de nous faire connaître ses hôtes. Mme Pichot resta pensive. — Je me demande pourquoi elle nous "a invités aujourd'hui, et pourquoi ils se sont souvenus tout à coup de leurs témoins... Cela ne me semble pas très naturel... M. Pichot ne répondit pas. Un mot échappé à son gendre sur la fin de la soirée lui avait donné à réfléchir, et, en homme avisé, il ai mait à garder ses réflexions pour lui. Mais le lendemain soir, il ne fut pas très surpris de voir arriver Vermon tel avec un air sérieux. — Savez-vous ce que m'a dit votre gendre dans une visite qu'il m'a faite ce matin ? dit l'ancien restaurateur avec le ton d'un cons-* pirateur d'opéra. — Il vous a demandé de lui prêter de l'ar gent ? répondit le père Pichot en prenant tranquillement une prise. — Qui est-ce qui vous a dit cela? fit l'homme sérieux, dont fa figure rubiconde prenait l'expression la plus comique sous l'empire de l'étonnement. — S'il,n'avait pas eu besoin de vous, vous eût-il invité à dîner ? reprit le beau-père en souriant d'un air fin. Allez, je commence à connaître mon gendre 1 A part cela, c'est un très bon garçon et, si vous le pouvez, je vous engage à faire ce qu'il vous demande. — Ah bien! p»r>exemple, si vous croyez que ce que vous me dites là est encoura-i...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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