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Le Siècle, 16 septembre 1849

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Le Siècle
16 septembre 1849


Extrait du journal

texte à certains journaux pour inventer ou pour répandre des bruits d« toute espèce. Ainsi l'Assemblée nationale, dans son numéro d'aujourd'hui donne corcme certain « que le président de la république a déclaré en conseil des ministres, qu'il ne prétendait pas subordonner la politique du cabinet a ses sentimens personnels, et que, puisque la publication de sa lettre avait eu de telles conséquences, il n'hésitait point à lui ôter tout caractère officiel. » ' . » Un autre journal, VEstaMte, prétend « qu'il existe une nouvelle let tre fort importante du président, laquelle serait adressée, en fotme de circulaire, a tous les cabinets européens, et aurait peur but d'expliquer ou même d'atténuer la portée de la lettre du 18 août. » » -Vous sommes autorisés à déclarer que ces nouvelles n'ont aucun® espeee de fondement. » Cis sortes de communications dans les journaux du soir ont, dé puis quelque temps, pris un tel caractère, do légèreté, les affirma tions de la veille ont été si souvent démenties le lendemain, que nous nous sommes abstenus de reproduire cette note, et nous nous en abstiendrions encore si le grand Moniteur ne l'eût insérée ce matin et ne lui eût donné ainsi une authenticité incontestable. Cette note a une valeur considérable dans les circonstances actuelles, et si elle complique le nœud de la situation, elle laisse du moins entrevoir une lueur, et c'est quelque chose, dans la nuit où l'on semble vouloir tenir le pays jusqu'au jour de la réunion de l'assemblée. C'est quelque chose que de pouvoir compter sur là fermeté de quelqu'un, de savoir qu'après avoir fait un pas en avant, on n'en lera pas deux en arrière, et que ta politique de la France cessera d'être une girouette tournant au souffle des partis. Nous disons que c'est là ce que promet la note; nous ne disons pas que cette promesse sera tenue, nous nous bornons à l'espérer. Que deviennent, en présence de ce fait, les insinuations peu convenables que M. de Falloux fait formuler par ses amis? Est-ce le président, est-ce M. de Falloux qu'il faut croire? M. de Falloux, n'approuve certainement ni la lettre du président ni la ligne poli tique qu'elle trace; il affirmerait le contraire, que nous serions, trop polis pour le contredire, mais nous n'en croirions pas un mot. Et cependant M. de Falloux reste ministre malgré cette hostilité; l'état de maladie dans lequel cet honorable ministre sé trouve de puis le 18 août ne lui permet pas sans doute d'apprécier tout ce qu'il y a d'inconstitutionnel et même de mauvais goût dans une telle attitude, mais ses amis devraient, dès que l'état du célèbre; malade s'améliorèra, lui faire comprendre qu'il ne peut prolon-, ger une telle situation sans se nuire à lui-même dans l'esprit des catholiques, dont l'immense majorité^ est étrangère au parti de ce nom. Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. L'exercice du pouvoir appartient au président élu • de la république et non à l'un quelconque des ministres-choisis* par lui. : ; Nous savons qu'en prolongeant la crise ministérielU!."|usqu'au 1er octobre, M. de Falloux espère faire prononcer par la. majorité; de l'assemblée un désaveu de la lettre et un bill d'indemnité pour, lui. Mais est-il sage de mettre en hostilité les pouvons, publics?-. L'assembiée nationale a décidé l'expédition de Rome, ..et les te'x-. tes abondent pour démontrer que le but avoué était précisé ment celui qui est énoncé dans la lettre du président. Ce but a été longtemps oublié ; on s'en souvient aujourd'hui, et on veut '.'atteindre ; vous avez parfaitement le droit, ainsi que le démon trait hier le Journal des Débats, de n'y pas concourir, mais vous n'avez pas le droit d'en détourner ceux qui y tendent. Et à moins qu'on ne bous prouve que M. le président de la ré publique a fait méchamment river au ministère de l'instruction, publique l'honorable M. de Falloux, nous persistons r croire qu'a-...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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