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Le Siècle, 19 juin 1840

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Le Siècle
19 juin 1840


Extrait du journal

LE COLPORTEUR.(,) . Amélie rassembla toutes ses forces pour raconter en pou de mots ses angoisses, ses luttes maternelles de chaque jour avec le marquis ; puis elle .vint a la scène violente qui avait eu lieu eu présence du colporteur, à l'impérieuse nécessité où elle s'était trouvé.; de confier son enfant à cet homme. Enfin, arrivée à la catastrophe finale, elle dit comment uu des paysans qui suivaient le marquis au moment où il tomba mort, avait vu le colporteur emporter un objet blanc qui pouvait être un enfant nou veau-né., Oh ! il .nous reste encore de l'espérance, s'écria Charles que cette der rière circonstance comblait de joie; mais cet homme, ce colporteur qui, je iey.ois, Amélie, malgré vos réticences, n'a fait que se défendre contre votre père, cet homme épouvanté du coup qn il venait de frapper, aura quitté Je piys pour échapper à la vengeance de la loi, il se sera enfui dans quelmie autre province, ignorant combien il se ferait pardonner de crimes j/iu nous rendant noire fils.'... et moi qui ai fait mettre sa tête à prix ! mot qui l'ai forcé à rechercher les retraites les plus cachées, les plus im pénétrables! Mais 11'importe, il faut que je retrouve mon fils... Dans quelques instans, sans doute, mon détachement, que je n'ai devancé que de quelques heures va arriver, et alors je me mettrai à la tèie de mes soldats, je fouillerai toute la contrée, buisson par buisson, chaumière par chaumière,... et nous réussirons peut-être. — Charles, je vous accompagnerai partout, je vous suivrai partout dans cette sainte recherche. Oh ! j'aime mon fils aussi, allez ! Si vous sa viez combien je l'ai pleuré pendant ces trois mortelles journées qui vien nent de se passer.Oui, je vous suivrai, je partagerai toutes vos fatigues... «t si, pour revoir mon fils vivant,' pour l'embrasser un instant plus tôt, il faut courir les plus grands dangers, exposer ma vie, vous verrez si j'ai mérité que vous m'appeliez mauvaise mère ! Le commandant lui prit la main avec douceur. — Pardonnez-moi ma cruauté Amélie ; la douleur rend égoïste et mé chant, j'ai été injuste envers vous. . En ce moment un bruit de tambours et des voix nombreuses so firent entendre dans l'a.veiiue du château ; c'était le détachement d'infanterie que Charles devait commander. — Les voici enfin, dit-il en se préparant à sortir; Amélie, dans une heure nous saurons ce que nous avons àcraiiidre ou à espérer... La jeune fille, qui s'était mise instinctivement à la fenêtre pour voir les défenseurs qui lui arrivaient, poussa un cri subit en retenant Charles. —Nous le saurons avant une heure ! s'écria-t-elle eu désignant la fenê tre; c'est lui... je l'ai reconnu... là, au milieu de vos soldats. Le commandant courut à la fenêtre à son tour. — De qui parlez-vous donc, Amélie? — Mais vous ne voyez donc pas? vous ne reconnaissez donc pas,là, (l)Voir les feuilletons des 13,M,13,16,17 et 18 juin....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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Données de classification
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