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Le Siècle, 20 juillet 1888

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Le Siècle
20 juillet 1888


Extrait du journal

Les ouvriers orléanistes sont riches. Ils viennent, au nombre de trente et un, de faire un petit voyage en Angleterre. C'était plus fort qu'eux. Ils avaient besoin de voir Philippe VII, comte de Paris, de lui de lui adresser un discours et d'eu recevoir un à brûle-pourpoint du prétendant. Ces trente et un citoyens se sont donc présentés à Sheen-House où tout était préparé pour les recevoir. L'un d'eux a donné lecture d'une adresse où ces compères.jouent les bons apôtres avec un sérieux imper turbable. La République les a trompés, elle n'a pas supprimé les impôts. Les trente et un ont besoin d'au tre chose. Ils ne veulent pas de « nouvelles aventures, » cer tes, mais ils demandent un « rempart » contre ceux qui l'oppriment et, là-dessus, apostrophant Philippe, ils le conjurent de leur dire s'il se sent la volonté et la force de jouer les remparts. Peuvent-ils attendre do lui l'indépendance de conscience, la liberté d'as sociation, les légitimes satisfactions que la Républi que leur refuse ? Si oui, c'est à la vie et à la mort, entre Philippe et les trente et un. Le suave Philippe a promis tout ce qu'on voudra. « Rempart », il l'est de naissance, et il a dans sa po che un remède infaillible pour guérir les souffrances de l'industrie ; il supprime les crises économiques sans douleur, au moyen d'un emplâtre qui s'appelle la monarchie. A la vérité, la guérison et le retour de l'âge d'or ne seront pas l'affaire d'un jour. Mais quand Philippe sera roi et pourvu d'une bonne liste civile, la confiance renaîtra au dedans et au dehors, d'autant plus qu'alors « la parole de la France ne risquera plus d'être désavouée par un caprice des électeurs ou des. élus. » Il paraît que le bon Philippe saura mettre le suf frage universel à la raison. On se doutait bien de l'amour qu'il lui porte. Du reste, quand il l'aura bâillonné et quand il...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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