Extrait du journal

On s'attendait à une séance pleine d'é motion et d'intérêt, l'attente n'a point été trompée sous ce rapport. La joûte oratoire a été brillante et passionnée ; mais, après tant de paroles, quereste-t-il? Un vote dont on essayera de transformer la signification et dont, à cause de cela même, nous de vons déterminer la portée avec toute la précision possible. Nos lecteurs verront que la république n'a pas lieu de s'en affliger. Il s'agissait, on le sait, des turbulentes pétitions épiscopales. Tout le clergé, toutes les coteries cléricales, sont en mouvement depuis longtemps pour produire cette agi tation en faveur de Pie IX. Les pétitionnai res n'osent pas dire ouvertement au pouvoir exécutif : Faites la guerre à l'Italie pour restaurer Pie IX dans la plénitude de son pouvoir temporel; mais, par les voies dé tournées, ils poussent de tous leurs efforts à une nouvelle lutte. Périsse la France plutôt que la souveraineté temporelle du saint-siége ! Tel est le mot d'ordre, tel est le fond de la pensée qui 9 inspiré ces pé titions. La commission conclut à ce qu'elles soient renvoyées au ministère des affaires étrangères. En langage ordinaire, ce renvoi signifie que les pétitionnaires ont raison, et que le gouvernement doit prendre en sérieuse considération le vœu qu'ils expri ment. Un membre de.la gauche, M. Marcel Barthe, trouvant avec raison que ce renvoi pur et simple engagerait la France plus qu'elle ne peut et ne doit s'engager, dans sa situation actuelle, propose alors un ordre...