Extrait du journal

ment provisoire. Il y a dans celte mesure un véritable acte de despotisme, et nous ne croyons pas qu'à aucune époque une atteinte plus directe ait été- portée à l'administration de la justice. Nous résumons une dernière fois les faits : Deux hommes impliqués dans le mouvement tenté en Bel gique avaient été arrêtés et livrés au tribunal correctionnel dé Lille. La justice avait informé ; le commissaire du gouverne ment près le tribunal avait demandé une ordonuance de nonlieu ; la chambre du conseil, contrairement à ces conclusions, avait ordonné un supplément d'instruction, c'est-à-dire que les détenus devaient provisoirement rester sous la main de la justice. Le commissaire général ayant demandé communica tion des pièces, il les garda au delà du délai légal, et il fit met tre les prévenus en liberté, violant ainsi la décision de la chambre du conseil. M. Dubois, président de cette chambre, protesta contre l'arbitraire de cette Brise en liberté ; cette protestation le fit suspendre. Depuis ce moment on attendait avee anxiété la décision du ministre de la justice. M. Dubois avait courageusement rempli son rôle de ma gistrat; nous le disons avec douleur, le gouvernement pro visoire vient de confirmer la suspension prononcée par le commissaire général du département ; si de pareils actes se renouvelaient, ce serait la négation de la justice en France. Nous voulons croire, pour cette fois, que la religion de M. Crémieux a été surprise, que sa résolution a été dictée par des rapports présentés sous un faux jour; nous croyons d'autant plus qu'il en a été ainsi, que M. Dubois, dit Y Echo du Nord, est de toHS les juges du tribunal de Lille celui qui a le plus souvent formulé son opposition aux exigences du gouverne ment déchu ; la suspension de M. Dubois a donc le double tort de frapper un magistrat qui a agi avec l'indépendance de son mandat judiciaire, et de tomber sur un homme connu par des antécédens qui devaient donner toutes garanties au gou vernement de la République....