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Le Siècle, 24 mai 1840

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Le Siècle
24 mai 1840


Extrait du journal

SÉANCE DE LA CHAMBIIE 1)ES DtfPUTliS. Le projet de loi sur la nouvelle organisation du tribunal de la Seine a été adopté aujourd'hui aprt» une courte discussion, dans laquelle per sonne n'a attaqué la principale disposition, nous voulons parler de la sup pression des juges-Suppléaiis. M. le maréchal Clausel a présenté ensuite son rapport sur la transla tion des cendres de l'empereur Napoléon. La commission s'est pleinement associée à la généreuse pensée du gouvernement, elle a même voulu, pour donner plus de solennité à ce grand acte de piété nationale, que la somme consaorée aux dépenses qu'il occasionnera fût doublée. Plusieurs bâti mens se joindront à la frégate du prince de Joinville pour aller chercher à Sainte-Hélène la dépouille mortelle dé l'empereur. Le dôme des Invalides sera exclusivement consacré à son tombeau, et une de nos places publiques devra recevoir sa statue équestre, honneur qui n'a jamais été rendu en France qu'au* têtes couronnées. Telles sont les conclusions du rapport, écoutées par la chambre avec un recueille ment religieux. La discussion du projet a été fixée à mardi. M. le ministre de l'instruction publique a présenté à la chambre un ' projet de loi sur le chemin de fer de Paris à Rouen par la vallée de la Seine. Nous examinerons plus tard ce projet, dont voici les principales dispositions : Le gouvernement souscrit pour sept millions d'actions d« la compagnie qui se charge de l'exécution du chemin et qui, comme nous avons eu déjà occasion de le dite, est formée en grande partie de capita listes anglais ; il consent en outre en sa faveur un prêt de pareille somme. La compagnie s'engage, pour le cas où des enquêtes en prouveraient la nécessité, à construire une entrée séparée dans Paris au lieu de s'em brancher sur le chemin de Saint-Germain. Si l'état veut continuer la li gne jusqu'au Havre ou si une compagnie se présente pour le faire, le chemin dé Paris à Rouen devra continuer ses travaux jnsqu'à la sortie de cetle ville, moyennant un secours de quatre millions. Au cas où le cautionnement nu serait pas complété avant le rapport de la commission qui devra examiner le projet de loi, celui-ci serait retiré....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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