Extrait du journal

Le réveillon a été fêté cette nuit avec une ardeur, un empressement et une joie, que les difficultés de eette année financière et la pluie impitoyable qui fit toute la nuit patauger les fêtards dans la boue, ne pouvaient assurément par faire prévoir. Les restaurants — moins chers que l'an passé — ruisselèrent de musique, de lumière et de rires. Les traditionnalistes pour qui Noël est par excellence une fête de famille, dégustèrent à domicile — à meilleur compte aussi — les huîtres* la dinde et le foie gras. - Et, dans l'aube sale et mouillée, on put voir, en foule, les soupeurs qui re gagnaient leur domicile, ft? teint verdâtre, l'œil chaviré, le smoking ou la robe fripés, soufflant un dernier air de mirliton an nez des employés du métro qui avaient, sans enthousiasme, com mencé leur service à 5 heures. Sur les boulevards Autour de la Madeleine, la foule se serre, calme, presque recueillie, ceux qui n'ont pas pu trouver de place dans l'église, attendent la fin de la messe. #* Rue Daunou : Le Ciros — hermine, chinchilla, vison — je me glisse, entre un pardessus fourré et un manteau de lame. Belle salle, riches américaines, menu admirable, service impeccable, de la tenue, et encore de la tenue ! ** ^ Avenue de l'Opéra. Le Café de Pa ris. La salle est merveilleusement dé corée, nn plafond d'un bleu ciel-deNice-quand-il-fait-beau. Des guirlandes...