Extrait du journal

Nos lecteurs n'ont certainement pas ou blié les résolutions votées au congrès de la Ligue française de l'enseignement; l'une d'elles au moins doit leur être présente à l'esprit : c'est celle qui concerne l'éducation militaire et gymnastique de la jeunesse. L'enseignement do la gymnastique et du maniement des armes, depuis la loi adoptée sur l'initiative de M. le sénateur George, se généralise dans les écoles publiques ; on tra vaille avec activité à doter celles-ci du matériel nécessaire et le ministère de la guerre a fait confectionner un nombre de fusils scolaires assez considérable pour en fournir au moins deux à chacune de ces écoles. L'éducation de l'enfant, à un point de vue qui intéresse si vivement l'avenir du pays, promet donc, si les autorités y tiennent la main, si le zèle des maîtres ne se ralentit pas, d'être satis faisante. Mais, entre le moment où l'enfant quitte l'école et celui où il sera appelé à entrer dans l'armée, il s'écoule un assez long intervalle pour qu'il puisse oublier à peu près tout ce qu'il a appris. Il importe de ne pas laisser se perdre une première instruction, nécessai rement incomplète. C'est à quoi ont songé les hommes dévoués placés à la tète de la Ligue de l'enseignement. Ils ont, comme nous l'avons rapporté, soumis au congrès un projet d'organisation,'dans tous les cantons de France, de sociétés [d'instruction militairo, divisées en autant de sections que le canton contient de communes, auxquelles seront appelés tous les jeunes gens de qua torze à vingt ans. Ces sociétés, dirigées par des officiers de l'armée de réserve et de l'ar mée territoriale, continueront et achèveront l'éducation militaire de l'école. Notre armée se recruterait de la sorte avec des jeunes gens faits aux marches, accoutumés aux exercices d'ensemble, rompus au manie ment des armes, et même ayant acquis une certaine habileté au tir. L'idée est simple, excellente, patriotique....