Extrait du journal

LA QUESTION CLÉRICALE Le plus étonné dans tout ça, c'est le pays. Une crise ministérielle éclate à l'improviste, à propos de l'urgence d'une loi qui ne l'avait jamais passionné. . On lui explique qu'on a renversé le cabinet parce que le président du con seil voulait vendre la République aux cléricaux. Très bien. Le pays ne veut pas être gouverné par les curés. Sur ce point, pas d'équivoque possible. Il entend que l'Eglise soit libre, mais il exige de tous les membres du clergé, quel que soit le degré de l'échelle hiérarchique auquel ils se trouvent placés, le respect des institutions, républicaines et l'obéis sance aux lois. « Le maire à la mairie, l'instituteur à l'é cole, le prêtre à l'église » voilà sa for mule. Que l'on fasse rentrer dans l'ordre tous ceux qui essayeraient d'en sortir; qu'on leur prouve que les pouvoirs publics ne sont pas désarmés et qu'ils sont résolus le cas échéant à faire usage de leurs armes. Qu'on maintienne et qu'on défende les lois scolaires, la loi militaire, toutes les lois d'égalité et de liberté 'qui sont le pa trimoine commun des républicains. Voilà ce que le pays demande. Voilà ce qu'il attend du gouvernement et du Parlement....