Extrait du journal

de général sont répandus à profusion ; dans quelque temps, si l'on n'y met ordre, on le re présentera la couronne au front. Dans la Cha rente, on nous parle d'orateurs qui visitent toutes les foires du département et, en plein air, déblatèrent et déclament contre les in stitutions et le gouvernement. Partout, dans les journaux royalistes, ce sont des calom nies et des injures, et l'on ne se gêne aucu nement pour prédire à brève échéance le renversement de la République. « Pense-t» on, nous écrit-on d'Angoulême, qu'un » gouvernement se fortifie en se laissant » ainsi vilipender? On nous fera difficile » ment comprendre que la liberté de îa » presse serait atteinte si l'on réprimait de » tels abus. » Devant de tels faits, comment accepter la déclaration que nous faisait hier un des principaux organes du philippisme, à savoir que ses amis ne conspirent pas et se contentent de laisser les événements conspirer pour eux ? Les événements ne sont pour rien dans la publication de mensonges odieux, dans la distribution de portraits royaux, dans les prophéties annonçant une restauration mo narchique, dans cette propagande auda cieuse qui se. produit jusqu'au fond des campagnes. Il y a dans tout cela une action manifeste de la part de la faction monar chique, et nous persistons à dire que l'atta que incessante contre le principe même du gouvernement établi peut et doit être con sidérée comme une véritable conspiration. Il est impossible de gouverner dans de semblables conditions. Cette hostilité nuit a la bonne gestion des affaires publiques, jette le trouble dans lefe esprits, fait planer un doute sur la stabilité des institutions que le pays s'est données. Il devient de plus en plus nécessaire de mettre fin à une pareille situation, qui n'est pas un péril, mais qui crée des embarras et fait obstacle au progrès pacifique et régulier que com porte le régime républicain....